Le Journal de Montreal

Il rêve de retrouver ses ailes

Même s’il a frôlé la mort en deltaplane, un homme a hâte au jour où il retournera voler

- VINCENT LARIN

Après avoir survécu à une chute de plus de 30 mètres en deltaplane la semaine dernière, un pilote des Laurentide­s n’a plus qu’une seule idée en tête: retrouver ses ailes.

«J’ai été extrêmemen­t chanceux, je n’aurai aucune séquelle et, dès que je peux, je reprends l’entraîneme­nt», lance Stéphane Delisle, le regard rêveur.

Le quinquagén­aire est pourtant passé à deux doigts de la mort le 14 juillet dernier, lorsqu’il a fait une chute de 100 pieds en deltaplane au mont Yamaska, qu’il décrit comme la «Mecque» de ce sport au Québec.

«Je serais tombé 30 centimètre­s à côté et ce n’est pas l’aile de ma machine qui se serait cassée sur l’arbre, mais moi», raconte Stéphane Delisle.

Ce matin-là, il a choisi de prendre son envol du côté sud de la montagne, où les vents semblaient les plus favorables. Delisle est un habitué et fait plus de 45 sorties par année depuis qu’il a commencé à pratiquer ce sport en 2004.

Mais alors qu’il venait juste de décoller, un rouleau d’air l’a repoussé sur la montagne.

«Dès que j’ai mis les pieds dans les airs, je savais que j’étais voué à aller m’écraser, dit-il. Tout de suite, une lumière s’est allumée, je venais de me faire piéger par le vent.»

«Je descendais, le vol ne reprenait pas, je perdais de l’altitude, décrit-il. J’avais quelques secondes pour penser à ce que j’allais faire.»

CHUTE DE 100 PIEDS

Son appareil a d’abord heurté la cime d’un arbre, ce qui l’a ralenti, puis est tombé en chute libre d’une hauteur d’environ 100 pieds, jusqu’au sol.

Stéphane Delisle se souvient d’avoir fermé les yeux en prévision du choc. «Je ne voulais pas voir ça», se rappelle le pilote.

Il est resté inconscien­t plusieurs minutes, pendu aux sangles de son deltaplane, avant que des pilotes de parapente, qui avaient vu l’accident, ne viennent à son secours.

«Quand ils ont défait mes sangles, j’ai repris conscience et j’ai tout de suite voulu retourner en haut sur le chemin, mais ils m’ont dit de ne pas bouger, que j’avais probableme­nt une blessure au dos», explique-t-il. Je savais que ça serait long avant que les secours arrivent.»

L’opération de sauvetage a duré près de 4 h 30 puisque les secouriste­s ont dû se rendre sur les lieux du drame, dans un endroit reculé de la montagne.

Le deltaplane de M. Delisle, qui valait environ 12 000 $, est maintenant une perte totale.

BLESSURES LÉGÈRES

Par chance, l’homme n’a subi que des blessures légères et a obtenu son congé de l’hôpital le soir même.

Machiniste de formation, il compte retourner au travail dès la semaine prochaine, même s’il se déplace temporaire­ment à l’aide d’une canne.

Le pilote d’expérience croit que l’installati­on de «manches à air» pour indiquer la direction du vent pourrait aider à prévenir des accidents comme le sien.

«C’est un sport qui comporte des risques, mais on essaie toujours de les éviter», explique-t-il.

Il tient à remercier les pompiers de Granby et de Saint-Paul-d’Abbotsford qui sont venus le secourir.

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PHOTOS COURTOISIE 1. Stéphane Delisle est un adepte du deltaplane depuis 2004. 2. Dans sa chute, le pilote a frappé cet arbre au mont Yamaska. 3. On voit les restes de son appareil, qui est une perte totale.
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