Le Journal de Montreal

Pour mieux servir leur patron

- ANTOINE LACROIX

Le « G20 de la gastronomi­e » est une occasion pour les différents cuisiniers des chefs d’État de mieux servir leurs invités de marque en faisant du réseautage.

« En venant au Canada, c’est une façon d’entretenir des liens et de s’entraider en se donnant des conseils », indique Guillaume Gomez, numéro un des cuisines du président français Emmanuel Macron.

Selon lui, les chefs cuisiniers ne sont qu’à un coup de fil d’obtenir les conseils de leur vis-à-vis.

« Si par exemple Angela Merkel venait pour une rencontre en France, je n’ai qu’à appeler leur chef là-bas et il va me donner tous les trucs nécessaire­s pour m’assurer de ne pas commettre d’impairs et de choisir des aliments que la chancelièr­e aime. Et vice-versa », souligne M. Gomez.

Rien de mieux que de la bonne nourriture pour solidifier les liens entre deux pays, selon le fondateur du Club des Chefs des Chefs, Gilles Bragard.

« Si la politique divise les gens, un bon repas va toujours les réunir », a-t-il même choisi comme slogan pour « l’associatio­n culinaire la plus exclusive au monde ».

SECRETS D’ÉTAT

Toutefois, pas question pour un responsabl­e des cuisines de révéler les préférence­s alimentair­es du chef de leur nation.

On préfère ne pas ébruiter ces informatio­ns, même s’il ne s’agit pas d’un secret d’État.

« C’est la question à laquelle on ne répond jamais. Si ça fait 20 ans que je suis à L’Élysée, c’est bien parce que je ne révèle pas les goûts des présidents », dit le chef français Guillaume Gomez, le plus sérieux du monde.

Il raconte que lorsque le président Jacques Chirac était au pouvoir, la rumeur était qu’il raffolait de tête de veau.

« Partout où il allait, on lui servait ça… mais c’était loin d’être son plat préféré ! » conclut-il.

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