Le Journal de Montreal

Parler du cancer sans malice

- ARIANE LABRÈCHE Agence QMI Jusqu’au 29 juillet, au Studio Hydro-Québec du Monument-National.

Lorsque Noémie Caillault a découvert qu’un cancer se développai­t dans son sein gauche, la jeune comédienne française, alors âgée de 27 ans, a vu son monde basculer. Avec son spectacle Maligne, présenté au Zoofest, l’artiste aborde le cancer de front, mais offre surtout un hymne à la vie.

Dos à la scène, Noémie Caillaut observe un grand écran qui tapisse le fond de son décor. C’est son visage qui y est projeté, celui d’une toute jeune femme affairée à arracher ses cheveux. « Ça me fait sourire de me revoir. C’est joyeux, parce que je me dis que je suis encore là », dit-elle.

Il faut dire qu’avec une tumeur de six centimètre­s dans le sein gauche et des métastases aux vertèbres, l’avenir ne s’annonçait pas des plus radieux pour Noémie Caillault. Six mois après le début de ses traitement­s, ce sont ses patrons du théâtre de la Pépinière, à Paris, où elle travaillai­t comme caissière, qui lui ont proposé d’écrire Maligne. « C’était mon premier spectacle! Je devais jouer six soirs à Paris pour me roder avant de partir pour le festival d’Avignon et, finalement, les salles se sont tellement remplies que je savais déjà que je serais reprise », se souvient-elle.

C’est que ce spectacle a causé un bouche-àoreille vertigineu­x. Personne n’avait réellement parlé du cancer sans tabous comme le fait Noémie Caillault. Tout y passe : la perte des cheveux et des ongles, mais aussi ce besoin fondamenta­l d’être désirée, de se sentir bien et belle. D’une honnêteté déstabilis­ante, Maligne est un baume dont on avait besoin.

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