Parler du cancer sans malice
Lorsque Noémie Caillault a découvert qu’un cancer se développait dans son sein gauche, la jeune comédienne française, alors âgée de 27 ans, a vu son monde basculer. Avec son spectacle Maligne, présenté au Zoofest, l’artiste aborde le cancer de front, mais offre surtout un hymne à la vie.
Dos à la scène, Noémie Caillaut observe un grand écran qui tapisse le fond de son décor. C’est son visage qui y est projeté, celui d’une toute jeune femme affairée à arracher ses cheveux. « Ça me fait sourire de me revoir. C’est joyeux, parce que je me dis que je suis encore là », dit-elle.
Il faut dire qu’avec une tumeur de six centimètres dans le sein gauche et des métastases aux vertèbres, l’avenir ne s’annonçait pas des plus radieux pour Noémie Caillault. Six mois après le début de ses traitements, ce sont ses patrons du théâtre de la Pépinière, à Paris, où elle travaillait comme caissière, qui lui ont proposé d’écrire Maligne. « C’était mon premier spectacle! Je devais jouer six soirs à Paris pour me roder avant de partir pour le festival d’Avignon et, finalement, les salles se sont tellement remplies que je savais déjà que je serais reprise », se souvient-elle.
C’est que ce spectacle a causé un bouche-àoreille vertigineux. Personne n’avait réellement parlé du cancer sans tabous comme le fait Noémie Caillault. Tout y passe : la perte des cheveux et des ongles, mais aussi ce besoin fondamental d’être désirée, de se sentir bien et belle. D’une honnêteté déstabilisante, Maligne est un baume dont on avait besoin.