On leur offre 1200 $ pour un toit fini après 10 ans
Un recours collectif a déjà été autorisé contre cette entreprise de matériaux
Un couple de septuagénaires de la Montérégie est en colère contre l’entreprise de matériaux de construction BP Canada, qui ne lui versera que 1200 $ sur les 8000 $ qu’il devra débourser pour remplacer son toit qui n’a duré que 10 ans.
« C’est incroyable et très fâchant de voir que la compagnie s’en lave les mains, alors que c’est entièrement de sa faute si nous devons refaire notre toit aussi rapidement », s’insurge Denise Juteau, de Saint-Zotique.
La dame de 74 ans et son mari de 79 ans se sont fait construire une maison « clés en main » en 2007 afin de finir leurs vieux jours l’esprit tranquille.
RECOURS COLLECTIF
Ils ne se doutaient pas qu’à peine 10 ans plus tard, ils devraient débourser plusieurs milliers de dollars pour refaire leur toit qui était pourtant garanti 25 ans.
Un recours collectif a été autorisé en 2012 contre l’entreprise de matériaux de construction BP Canada parce qu’elle a vendu des bardeaux d’asphalte moins durables que promis entre 1985 et 2012. Des signes d’usure prématurée apparaissent avant la garantie de 20, 25 ou 35 ans, selon les modèles.
Les clients qui constatent cette usure prématurée, par exemple le retroussement des coins des bardeaux ou l’érosion des granules qui les recouvrent, peuvent obtenir une indemnisation. Environ 27 000 Québécois seraient touchés par ce problème.
Le couple a donc déposé une demande pour obtenir une compensation, mais la compagnie BP considère que seulement le tiers du toit serait à refaire immédiatement. Elle propose donc de lui verser uniquement 1200 $.
« RIDICULE »
« On nous a dit de refaire une demande dans deux ans pour une autre partie du toit. C’est ridicule. Les couleurs changent d’année en année, je ne veux pas me retrouver avec un toit de différentes couleurs comme une mouffette, et de toute façon, aucun couvreur ne veut faire un seul bout de toit à la fois », déplore Mme Juteau, qui estime que l’indemnisation offerte n’est pas suffisante.
Mme Juteau trouve dommage que BP Canada n’ait envoyé aucun inspecteur pour vérifier l’état du toit et que l’entreprise ne se soit fiée qu’à des photos pour établir le montant de l’indemnisation.
« C’est une grosse tuile qui nous tombe sur la tête. C’est très stressant, parce que nous n’avons pas cet argentlà. On ne sait pas ce qu’on fera. Est-ce qu’on devra emprunter, à notre âge ? » s’inquiète-t-elle.
MANQUE DE TEMPS
Mme Juteau craint aussi que les travaux ne puissent être faits à temps cette année, en raison du mauvais temps qui perdure.
« On nous a dit que si on ne faisait pas faire les travaux avant le 31 octobre, le montant de la compensation diminuerait. Tous les entrepreneurs à qui nous avons parlé accumulent des retards à cause de la pluie, je ne veux pas me retrouver avec encore moins d’argent », dit-elle.
Le couple Juteau ne serait pas le seul à être insatisfait du règlement proposé puisque plusieurs Québécois se seraient plaints à l’Office de la protection du consommateur, nous a indiqué son porte-parole.
Ni l’avocat responsable du recours collectif ni BP Canada n’ont rappelé Le Journal.