Inculpé après la mort de 10 immigrants clandestins dans son camion
CHICAGO | (AFP) Dix migrants ont trouvé la mort dans la remorque surchauffée d’un camion, après avoir désespérément tambouriné contre les parois pour obtenir de l’aide : un homme a été inculpé hier par la justice américaine pour avoir acheminé des étrangers en situation irrégulière.
La plainte déposée par les autorités devant un tribunal fédéral de San Antonio, au Texas, fait état de conditions de voyage épouvantables pour ces migrants : difficultés à respirer, évanouissements, etc.
PAS D’ARRÊT
« Les gens ont frappé sur la paroi du camion et ont fait du bruit pour attirer l’attention du chauffeur. Il ne s’est jamais arrêté », a témoigné un migrant, identifié par les initiales J.M.M-J.
« Il y avait un trou dans la remorque, les gens se relayaient à tour de rôle pour respirer », a ajouté ce Mexicain qui voyageait dans un groupe de 28 autres personnes pour entrer en cachette aux États-Unis.
Ils ont été placés dans la remorque de ce camion, où se trouvaient déjà environ 70 à 200 migrants.
Quand les portes du véhicule ont été ouvertes par les autorités, dimanche peu après minuit, 38 personnes ont été trouvées à l’intérieur, mais plusieurs avaient pris la fuite auparavant. La remorque, sans climatisation, était garée sur le stationnement d’un supermarché de San Antonio, à deux heures de la frontière mexicaine. Huit personnes étaient mortes.
Trente personnes ont été hospitalisées, dont deux sont ensuite décédées. Plus d’une quinzaine d’entre elles — dont deux enfants — se trouvaient hier dans un état critique, souffrant de coup de chaleur et de déshydratation.
Une autre personne a par la suite été retrouvée, en vie, dans des bois adjacents.
James Matthew Bradley Jr, le conducteur âgé de 60 ans originaire de Floride, a été inculpé par un procureur fédéral dans cette affaire à laquelle pourrait être mêlé le cartel de la drogue mexicain des Zetas. Selon la loi fédérale, s’il est reconnu coupable, le conducteur risque la prison à perpétuité ou la peine de mort.
L’alerte a été donnée lorsqu’un des clandestins a demandé de l’eau à un employé, tôt dans la nuit dimanche. Ce dernier s’est exécuté et a également appelé la police.
65 DEGRÉS CELSIUS
Les services de l’immigration pensent qu’une centaine de personnes se trouvaient dans cette remorque, où la température a pu grimper jusqu’à 65 degrés Celsius, mais que la plupart d’entre elles se sont échappées.