Trudeau assure qu’il tiendra tête à Trump
Le premier ministre canadien veut rassurer ses citoyens à l’approche des négociations de l’ALÉNA
OTTAWA | Le Canada tiendra tête à l’administration Trump, qui veut abolir un pan « essentiel » de l’Accord de libre-échange nord-américain dans le cadre de la renégociation du traité, assure Justin Trudeau.
« Je peux rassurer tous les Canadiens qu’un mécanisme de résolution des différends [commerciaux] juste et équitable est extrêmement important pour le Canada », a dit le premier ministre du pays lors d’une conférence de presse au parlement d’Ottawa, hier.
Les commentaires de M. Trudeau font suite à un reportage du quotidien torontois The Globe and Mail, publié hier, selon lequel le Canada est prêt à quitter la table des négociations si les États-Unis s’entêtent à vouloir abolir ce mécanisme de règlement de conflits.
PLAN DE MATCH
Justin Trudeau n’est toutefois pas allé aussi loin dans ses explications, soulignant qu’il ne souhaite « pas négocier sur la place publique ni négocier avant que les négociations officielles commencent ».
Le premier ministre a en revanche rappelé que la mise en place d’un tel mécanisme impartial « était au coeur des premières négociations par rapport à l’ALÉNA » il y a près de 25 ans.
L’administration de Donald Trump a déposé, la semaine dernière, son plan de match en vue de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).
Ce dernier comprend notamment l’abolition du panel d’experts indépendants responsable de trancher les guerres commerciales entre les pays membres.
C’est, entre autres, grâce à ce groupe d’examen que le Canada a obtenu gain de cause par le passé lors de précédents conflits sur le bois d’oeuvre.
Rappelons que le bois de construction est au coeur d’une autre guerre commerciale entre les deux pays en ce moment même.
GESTION DE L’OFFRE
En plus du mécanisme d’arbitrage, les États-Unis ont aussi dans leur collimateur le système canadien de gestion de l’offre laitière, qui profite à de nombreuses fermes québécoises.
La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, fera quant à elle connaître les intentions du Canada en vue de la renégociation de l’ALÉNA entre les États-Unis, le Canada et le Mexique le 14 août prochain.
La première ronde de renégociations se tiendra sur quatre jours à partir du 16 août, à Washington.