Un autre manifestant tué au Venezuela dans des heurts
Maduro pris en étau entre une grève et des sanctions américaines
CARACAS | (AFP) Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté hier au Venezuela, faisant un mort, pendant la grève générale de 48 heures organisée par l’opposition contre l’élection dimanche d’une Assemblée constituante.
Le gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro était également sous pression internationale, les États-Unis ayant annoncé des sanctions contre 13 actuels et anciens hauts responsables gouvernementaux vénézuéliens, dont « Tibisay Lucena Ramirez, président du conseil national électoral » et « Elias Jose Jaua Milano, à la tête de la commission présidentielle pour l’Assemblée nationale constituante ».
Ils voient leurs éventuels patrimoines et comptes bancaires gelés aux États-Unis et ils ne peuvent plus commercer avec des Américains.
LE PRÉSIDENT S’INSURGE
Hier, lors d’une réunion publique, le président socialiste s’est élevé contre « la prétention illégale, insolente et insolite d’un pays à vouloir sanctionner un autre pays. Que croient les impérialistes américains ? Qu’ils sont un gouvernement mondial ? [...] Nous ne l’acceptons pas. »
La Table de l’unité démocratique (MUD), la coalition de l’opposition qui a déjà convoqué une grève générale de 24 heures la semaine dernière, organise depuis près de quatre mois des manifestations presque quotidiennes contre M. Maduro, dont elle réclame le départ. Au total, 104 personnes y ont été tuées.
Sur le terrain, un homme de 30 ans, Rafael Vergara, est mort mercredi « pendant une manifestation » à Ejida, dans l’État de Mérida, selon le ministère public, qui n’a pas précisé les circonstances de ce drame.
De nombreuses rues étaient bloquées, principalement dans le sud-est et l’est de la capitale vénézuélienne, bastions traditionnels de l’opposition.
MODALITÉS CONTESTÉES
Les antichavistes (du nom d’Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013, dont l’actuel chef de l’État Nicolas Maduro est l’héritier) contestent les modalités du scrutin de dimanche.
Ils voient dans ce projet de réécrire la Constitution un moyen pour M. Maduro de se cramponner au pouvoir, de contourner le Parlement élu, où l’opposition est majoritaire, et d’éviter l’élection présidentielle de fin 2018.