Un exploit québécois raconté au théâtre
Dans Antartique Solo, Rémi-Pierre Paquin fait revivre l’odyssée de Frédéric Dion
SHAWINIGAN | La pièce de théâtre Antarctique Solo n’a besoin que d’un seul personnage et un décor simple pour nous émerveiller devant l’exploit d’un Québécois qui a atteint le coeur de l’Antarctique en se faisant tirer par un cerf-volant.
Antarctique Solo est à l’image de l’aventurier Frédéric Dion qui a été seul avec ses pensées pendant 35 jours en Antarctique pour franchir 2100 km avant d’atteindre le pôle Sud d’inaccessibilité en décembre 2014.
La pièce basée sur des faits vécus s’attarde surtout aux vingt minutes qu’il a passées à chercher son traîneau après avoir été emporté par une bourrasque de vent.
Le vrai Frédéric Dion, présent à la première, a particulièrement ri quand son personnage appelle à la maison pour du réconfort.
« Dans la réalité, j’étais dans un blizzard, j’appelle chez nous pour me donner un peu de courage, et mes filles sont un peu trop occupées pour me parler parce qu’elles veulent écouter La Reine des neiges. Moi, j’étais pris dans un blizzard! C’était moi la reine des neiges ! », dit-il en riant.
Une des grandes forces d’Antarctique Solo, c’est d’ailleurs que les enfants comme les adultes peuvent rire de bon coeur. Ces apartés sont nécessaires pour casser quelques longueurs.
La pièce ne manque pas de répliques mordantes, entre autres, quand l’aventurier croit qu’il va mourir en Antarctique parce qu’il ne retrouve pas son traîneau. Le personnage parle de lui-même comme « d’un père incapable de se satisfaire d’un quotidien rempli de tendresse » auprès de ses filles.
Frédéric Dion admet avoir été chamboulé à ce passage, et que c’est bien une pensée qu’il a eue quand il était pris sur le continent le plus froid du monde.
« Je fais juste y penser, et ça me bouleverse... », dit-il, à court de mots.
MONOLOGUE
Jouer une heure et demie seul sur scène représentait un défi pour l’acteur Rémi-Pierre Paquin, qui campe le rôle de l’aventurier.
« C’est beaucoup de textes. J’ai commencé il y a quelque mois à les apprendre. Tu rentres un mot à la fois et un moment donné, tu t’aperçois qu’il reste dans ta mémoire. C’est de la job, mais tu finis par y arriver », explique-t-il.
Heureusement, comme on ne réécrit pas l’histoire, on peut vous affirmer d’ores et déjà que tout se termine bien.