Benjamin Sigouin veut sortir de l’ombre
Le jeune joueur de Vancouver cherche à se faire un nom à son arrivée chez les pros
GRANBY | Benjamin Sigouin fait partie de la cuvée prometteuse du Centre national d’entraînement de Tennis Canada. Mais contrairement à ses compatriotes Denis Shapovalov et Félix Auger-Aliassime, la jeune raquette de Vancouver trace son chemin bien loin des projecteurs.
Quatrième meilleur joueur junior au monde en début d’année, Sigouin avait aidé le Canada à être couronné pour la première fois en Coupe Davis junior, à l’automne 2015, en compagnie de Shapovalov et d’Auger-Aliassime.
Mais contrairement aux deux autres, cette jeunesse de 6 pi 4 po vient à peine de faire le saut définitif chez les professionnels après avoir célébré son 18e anniversaire de naissance, le mois dernier. Malgré des blessures qui ont miné son moral et ralenti sa progression pendant la saison, ses ambitions ne sont pas moins modestes. Il en a fait une belle démonstration à l’occasion de son match initial en simple au Challenger de Granby, hier.
PARMI LES MEILLEURS
« Mon but chez les juniors était de gagner un Grand Chelem et de me hisser parmi les cinq meilleurs joueurs au monde. J’ai accompli la plupart de ces objectifs. Mon but ultime est d’être parmi le top 10 mondial.
« Oui, je sens que je suis plus à l’ombre de Denis et Félix. Tout le monde sait que je suis aussi un bon joueur et je pense être près de leur niveau, eux qui font très bien en ce moment, mais on peut dire qu’ils m’ont fait mal paraître [avec leurs exploits]! Nous sommes tous de bons amis », a-t-il exprimé en entrevue au Journal, après avoir livré une solide bataille contre le 171e mondial, le Japonais Tatsuma Ito, qui l’a emporté deux fois au bris d’égalité au score de 7-6 (6) et 7-6 (4).
MATCH ENCOURAGEANT
Sigouin, qui se décrit comme un joueur complet, s’est réjoui de sa tenue contre le septième favori alors qu’il a pris les devants par 2-0 à chacune des manches.
« Honnêtement, je croyais que je tenais le match. Il était tellement bien classé et je jouais un niveau très élevé. Un match comme ça m’aide. Je n’ai pas remporté beaucoup de matchs cette année, alors c’est sûr que ça me donne de la confiance. Même si j’ai perdu, je peux ressortir beaucoup de points positifs », a admis le longiligne athlète qui n’a de francophone que son nom, son père étant originaire de Laval et sa mère des Pays-Bas.
Si ce dernier peut limiter les blessures au cours des prochaines années, il connaîtra une carrière parsemée de succès, estime son entraîneur Ruben Alcantara chez Tennis Canada.
« Il a le potentiel, mais c’est une longue route vers le succès. C’est clair qu’il a le potentiel pour atteindre à long terme le haut du classement, comme Denis et Félix, mais cela peut-être un peu plus long dans son cas. Il a un très bon sens du jeu. Et le plus important pour lui est de rester en santé pour poursuivre son développement. »