Le Journal de Montreal

Une voiture abandonnée peut cumuler les tickets à l’infini

Aucune procédure policière n’indique un maximum de constats d’infraction

- VINCENT LARIN

Des résidents du quartier SaintHenri trouvent curieux qu’un véhicule visiblemen­t abandonné sur la rue Saint-Jacques accumule les constats d’infraction depuis plus d’un mois sans qu’intervienn­ent les autorités.

« Si ça se trouve, c’est quelqu’un qui est mort dans son appartemen­t, et le gars de stationnem­ent ne se pose pas de questions et fait juste mettre un ticket toutes les semaines », dit Richard Archambaul­t, un résident de la rue Saint-Jacques.

Une voiture grise de marque Hyundai est garée devant chez lui depuis plusieurs semaines et n’a pas bougé d’un pouce alors que son propriétai­re semble avoir disparu.

Au passage du Journal, au moins quatre contravent­ions étaient placées sur le parebrise du véhicule. La plus ancienne encore lisible avait été remise le 12 juillet 2017, soit il y a trois semaines.

Mais il se pourrait que l’auto soit là depuis plus longtemps encore, croit un résident.

« C’est sûrement une voiture volée. Elle est apparue un matin, comme ça, et depuis, elle n’a pas bougé », raconte Dan Cyr qui gère un gîte situé de l’autre côté de la rue.

Et cette voiture pourrait encore rester là un bon moment puisqu’aucune limite de contravent­ions ni de durée n’est fixée par le Service de police de Montréal (SPVM).

PAS DE MAXIMUM

En fait, les agents de stationnem­ent, qui relèvent du SPVM, peuvent remettre un constat d’infraction par jour, et ce, aussi longtemps qu’ils le veulent, indique le corps policier.

« À savoir, est-ce qu’il y a un nombre maximum, c’est non », dit la porte-parole du SPVM, Andrée-Anne Picard.

Si aucun citoyen ne signale la situation aux policiers, la décision de les avertir revient aux agents de stationnem­ent qui ne peuvent enquêter eux-mêmes sur les propriétai­res de véhicules. Ce choix peut donc être pris à n’importe quel moment, parfois après plusieurs semaines.

Des vérificati­ons sont alors faites pour entrer en contact avec le propriétai­re du véhicule, explique Andrée-Anne Picard.

« Si on rejoint le propriétai­re et qu’il nous dit qu’il est parti en Europe trois mois et qu’il est stationné dans une zone où il n’a pas le droit pendant deux heures le mardi, bien il va avoir un constat chaque semaine pendant trois mois », précise-t-elle.

VÉHICULE VOLÉ ?

Dans la plupart des cas, les véhicules abandonnés ont été volés, confirme un autre porte-parole du SPVM, Raphaël Bergeron.

Si toutefois la voiture n’a pas été volée et qu’il est impossible d’entrer en contact avec le propriétai­re, les policiers font appel à un remorqueur qui viendra la cueillir.

Cette étape est toutefois utilisée en ultime recours.

« Pour que le véhicule soit considéré comme abandonné [...] ce sont des démarches qui sont longues », explique Andrée-Anne Picard. À moins que le véhicule nuise vraiment à la circulatio­n, il n’y a pas urgence de le déplacer. »

Le SPVM n’a pas voulu commenter le cas particulie­r de l’auto grise laissée à l’abandon sur la rue Saint-Jacques.

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Depuis au moins le 12 juillet, cette voiture est stationnée sur la rue Saint-Jacques dans le quartier Saint-Henri et accumule les contravent­ions de stationnem­ent au rythme d’une à la semaine alors que personne ne semble savoir ce qu’il en adviendra.

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