La Ville de Brossard victime des médias, selon son maire
Il est accusé d’avoir fait publier un texte dans un journal pour défendre ses intérêts
Accusé d’avoir fait publier une déclaration partisane dans un journal local, le maire de Brossard dit avoir voulu défendre sa Ville, victime d’acharnement médiatique.
« Le maire devait défendre la Ville contre une campagne de dénigrement », martèle Joël Mercier, l’avocat du maire, qui plaidait hier dans le cadre d’une enquête publique en déontologie de la Commission municipale du Québec (CMQ).
Me Mercier fait référence à plusieurs articles publiés par Le Journal en 2015 et 2016.
Les faits dont il était question hier à la CMQ remontent au printemps 2016, lorsque le conseiller municipal, Claudio Benedetti, a quitté le parti du maire Paul Leduc pour siéger comme indépendant. Le maire a alors produit une déclaration envoyée aux employés de la Ville et aux médias, puis publiée sous forme de publicité dans le journal local Brossard Éclair.
Selon la défense de M. Leduc, cette déclaration n’avait pas pour but de défendre les intérêts personnels du maire, ce qui serait contraire au code d’éthique des élus, mais bien de préserver l’image de Brossard.
NOMBREUSES AFFAIRES
Joël Mercier est revenu, hier, sur quelques affaires impliquant le maire et sa Ville, dont l’achat de meubles italiens à 12 000 $ pour aménager le bureau du maire, les 99 000 $ touchés en 2015 par le beau-fils de M. Leduc à titre de conseiller municipal, le départ de six cadres de la Ville et la mise en arrêt maladie de deux autres.
« C’est de l’acharnement de la journaliste », lâche Me Mercier, qui se dit passablement irrité par ce qu’il qualifie de « sensationnalisme » et de « mauvais journalisme ».
« Ça montre le contexte dans lequel la déclaration a été faite, celui d’une campagne qui fait mal paraître la Ville de Brossard », ajoute-t-il.
Une analyse que conteste l’ex-maire Jean-Marc Pelletier, qui se représentera aux prochaines élections municipales. « C’est trop facile comme réponse, dit-il. Ce n’est pas la Ville qui est visée, mais bien M. Leduc lui-même. »
Ce dernier parle d’un ensemble de faits probants contre le maire depuis deux ans. « M. Leduc est responsable de ce qui lui arrive », selon lui.
Si la rivalité électorale semble évidente derrière ces propos, il n’est pas encore sûr que M. Leduc sera l’adversaire de M. Pelletier cet automne. Interrogé sur sa possible candidature, le maire a indiqué qu’il répondrait à la question « en temps et lieu ».
√ La juge Manon Savard a pris la cause en délibéré.
√ Paul Leduc doit comparaître devant la CMQ à partir du 12 septembre dans une autre affaire, celle des meubles italiens.
« C’EST DE L’ACHARNEMENT DE LA JOURNALISTE. » – Joël Mercier, avocat du maire Paul Leduc