Une statue de 50 000 $ volée dans un cimetière
Des objets patrimoniaux ont été dérobés à Saint-Hyacinthe dans les dernières années pour la valeur du métal
SAINT-HYACINTHE | Une statue de Jésus évaluée à 50 000 $ a été dérobée dans un cimetière afin de revendre le métal fondu, un acte ignoble selon la communauté.
« La statue a été érigée en l’honneur de 46 victimes d’un incendie en 1938. C’est comme si elles étaient à nouveau victimes, c’est horrible », s’est indigné l’assistant aux archives du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, Paul Foisy.
Le vol de la statue en bronze se serait produit dans la fin de semaine du 15 juillet en pleine nuit afin de passer incognito selon le responsable du cimetière La Cathédrale, Daniel Lapierre.
« Les voleurs ont scié les quatre tiges de métal qui maintiennent fixe la statue, puis ils l’ont sûrement placée dans un camion », a confié M. Lapierre, qui est convaincu que les individus ont volé la statue dans le but de la faire fondre et de revendre le métal.
De son côté, Paul Foisy n’a pas été surpris d’apprendre que la statue a été volée, puisqu’il s’agit d’une pratique courante dans la région.
En octobre 2015, une cloche en bronze de l’Église Notre-Dame-du-Rosaire avait subi le même traitement. Plusieurs objets patrimoniaux ont été dérobés au fil des années.
« Les oeuvres d’art patrimoniales de cette époque étaient conçues dans des matériaux de plus grande qualité qu’aujourd’hui, donc la valeur est élevée », a expliqué Paul Foisy.
La Sûreté du Québec a ouvert une enquête le 20 juillet après avoir reçu la plainte d’un objet perdu.
« On parle ici d’un vol d’une valeur supérieure à 5000 $ », a affirmé la porte-parole de la Sûreté du Québec, Aurélie Guindon.
Cette dernière n’a toutefois pas été en mesure de confirmer l’estimation de 50 000 $ avancée par le responsable du cimetière, Daniel Lapierre.
PATRIMONIAL
« En plus de sa valeur sentimentale, ça a une grande valeur patrimoniale et historique pour les résidents de Saint-Hyacinthe, assure Paul Foisy. Il y a même un individu prêt à lancer une campagne de collecte de fonds pour la remplacer au cas où on ne la retrouverait jamais. En plus, ça rendait hommage aux victimes d’un événement tragique qui marqué l’histoire de Saint-Hyacinthe dans les années 1930 », a ajouté l’assistant aux archives du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe. Il fait ici référence à l’incendie du Collège Sacré-Coeur de Saint-Hyacinthe qui a fait 46 victimes, le 18 janvier 1938.