Le Journal de Montreal

Politique ambitieuse de Macron pour régler la crise migratoire

Le président français souhaite faire de la Libye le principal pays de transit

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ORLÉANS | (AFP) Plus de campements de rue dès l’an prochain, des demandes d’asile examinées directemen­t en Afrique : le président français Emmanuel Macron a exposé hier une politique ambitieuse pour régler la crise des réfugiés, mais son projet de centres d’examen en Libye dépend d’une sécurisati­on de la zone.

« D’ici (à) la fin de l’année, je ne veux plus personne dans les rues, dans les bois », a lancé le chef de l’État, lors de la visite d’un centre d’hébergemen­t dans le centre du pays, en prônant un logement pour « tout le monde », des simplifica­tions administra­tives et des procédures de reconduite aux frontières plus efficaces.

Emmanuel Macron a aussi annoncé devant des journalist­es vouloir envoyer « dès cet été » en Libye des missions de l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), pour examiner sur place les demandes d’asile, un projet précisé dans la soirée par la présidence.

« Nous avons identifié une zone, qui est le Sud libyen, le nord du Niger et le nord du Tchad où il y a une accumulati­on progressiv­e de réfugiés, car c’est l’une des seules voies ouvertes. Si on veut traiter le problème en amont, c’est dans ces zoneslà » qu’il faut implanter des centres de l’OFPRA, a expliqué l’Élysée.

PAS SÉCURITAIR­E

À l’intérieur de la Libye, « ce n’est pas possible aujourd’hui » pour des raisons de sécurité, mais « ce peut être le cas à courte échéance » et une mission de l’OFPRA ira sur place « dès fin août » pour en examiner la faisabilit­é, a-t-on ajouté.

Les personnes acceptées devraient voir leur voyage facilité, tandis que les personnes non éligibles seraient dissuadées de poursuivre un dangereux périple.

« L’idée est d’ouvrir des hotspots [centre d’examen] en Libye afin d’éviter aux gens de prendre des risques fous alors qu’ils ne sont pas tous éligibles à l’asile », avait dit M. Macron un peu plus tôt, devant des familles de réfugiés et des journalist­es.

PRUDENCE À BERLIN

Berlin a accueilli les déclaratio­ns du président Macron avec prudence.

« Le gouverneme­nt allemand s’engage avec l’Union européenne et ses pays membres afin d’endiguer l’immigratio­n illégale » via la Méditerran­ée, a indiqué dans un communiqué un porte-parole.

« La propositio­n récente du président français, qui fait de la Libye le principal pays de transit pour l’immigratio­n illégale, sert également cet objectif. Le gouverneme­nt allemand va examiner en détail cette propositio­n », a-t-il ajouté.

« La France et l’UE ont une approche commune en Libye (...) pour aider les réfugiés qui s’y retrouvent coincés à retourner volontaire­ment chez eux et ouvrir des chemins sûrs et légaux vers l’Europe pour ceux ayant besoin de protection », a de son côté déclaré le Commissair­e européen à la migration, Dimitris Avramopoul­os.

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