Prost fait à son tour l’éloge de Montréal
« Il n’y a pas de meilleur endroit pour organiser un événement de Formule E », affirme l’ex-champion de F1
Détendu et très souriant, Alain Prost a été, une nouvelle fois, très généreux de son temps quand il a répondu aux questions d’une poignée de journalistes dans un hôtel de Montréal hier soir.
Le quadruple champion du monde de F1, copropriétaire de l’écurie Renault e. dams engagée au Championnat de Formule électrique (FE), n’a pas manqué de faire l’éloge de la ville à quelques jours de la tenue des deux épreuves qui seront disputées demain et dimanche au centre-ville.
Avant même de quitter sa France natale, Prost a été sensibilisé à cette grogne qui entoure la tenue de la course de Montréal.
« Oui, je comprends la situation, a-til affirmé d’entrée de jeu. Je comprends aussi que le maire doit défendre sa course. On a vécu la même situation à Paris l’an dernier. Mais cette année, ça s’est beaucoup mieux passé. On a apporté des correctifs et la réponse du public a été plus que favorable.
« Personnellement, j’ai beaucoup souffert à Paris. Les gens pensaient que j’étais l’organisateur de la course. J’ai participé moi-même à des réunions avec des riverains pour leur expliquer la démarche.
« C’est vrai que la première année été difficile. Oui, il y a des entraves à la circulation. Ce n’est pas évident. Laissons la chance à Montréal. On apprend et après on fait mieux.
« Mais, je peux vous dire qu’il n’y a pas meilleur endroit pour organiser une course de Formule électrique. »
QUELLE POLÉMIQUE ?
Bien malgré lui, Prost a été l’objet d’une polémique qui, finalement, n’en est pas une. Nous l’avions cité dans une entrevue accordée à New York il y a deux semaines sur la possibilité d’utiliser le circuit Gilles-Villeneuve pour éviter des fermetures de rues.
« Je me souviens de vous avoir dit qu’à part le Mexique, le seul autre endroit qui pourrait être vu comme un circuit en ville, c’était à Montréal. »
Des propos que nous avons rapportés justement.
« Je n’ai jamais dit que c’était mieux au circuit Gilles-Villeneuve, a rétorqué Prost. Honnêtement, ça m’a été rapporté comme ça. Je n’ai pas lu l’article. »
Or, jamais Prost n’a été cité de cette façon dans le texte. Jamais n’a-t-on rapporté que, selon lui, la course aurait dû avoir lieu à la piste de l’île Notre-Dame. Le titre, il est vrai, était accrocheur. Trop, sans doute. Mais jamais il n’y a eu de conflit entre lui et le maire Coderre. Non, aucun désaccord.
« COURIR DANS LES VILLES »
« Le concept de la FE, c’est de courir dans les villes, pas sur des circuits traditionnels, a-t-il poursuivi. Si on ne le fait pas au circuit Gilles-Villeneuve, il doit y avoir des raisons valables. Il est, entre autres, beaucoup trop long. L’autonomie de batteries n’est pas suffisante pour faire la distance et le spectacle en souffrirait.
« Il faudrait le réduire de moitié, mais comment faire ? s’interroge-t-il. Je me rappelle qu’il y a un lac. Vous ne voulez quand même pas noyer nos pilotes au premier tour… [rires]. »
« AMBIANCE EXTRAORDINAIRE »
Prost ne veut tout simplement pas être au centre d’une controverse.
« Pour moi, il n’y a pas de problème, avance-t-il. Je ne veux surtout pas être au milieu de débats politiques. Quand on a vu votre maire se déplacer aux courses en trois occasions, on a senti son enthousiasme. Il faut le souligner.
« Nous, et je parle au nom de toutes les équipes de FE, on a toujours souhaité courir à Montréal. S’il y a un endroit de top niveau pour organiser un tel événement, c’est bien dans une ville comme la vôtre. Le public aime le sport automobile et l’ambiance y est extraordinaire. Que demander de mieux ?
« Je voudrais que ça reste positif. D’ailleurs, je peux vous dire que si on gagne le championnat en fin de semaine [autant des pilotes que des constructeurs], nous serons heureux d’être ici, car c’est une des meilleures places pour célébrer. »