Le Journal de Montreal

Le fonds de prévoyance de votre copropriét­é est-il suffisamme­nt garni ?

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

Le fonds de prévoyance est-il suffisamme­nt garni pour faire face aux travaux majeurs que devra subir votre copropriét­é ? S’il est à sec, attention aux mauvaises surprises…

Un fonds de prévoyance devrait contenir les sommes nécessaire­s pour effectuer les réparation­s majeures et le remplaceme­nt des parties communes d’une copropriét­é. C’est le « syndicat qui constitue, en fonction du coût estimatif de ces travaux, un fonds, liquide et disponible à court terme, affecté uniquement à ces réparation­s et remplaceme­nts », indique l’article 1071 du Code civil du Québec.

Or, la réalité est bien loin de ce que prescrit la loi. Selon un sondage réalisé en 2015, 40 % des syndicats de copropriét­aires ont déjà manqué d’argent lorsqu’ils ont dû réaliser des travaux. « Le problème est encore plus criant dans les copropriét­és âgées de plus de 15 ans, où 65 % se sont déjà retrouvées avec un fonds de prévoyance vide », explique Me Yves Joli-Coeur, avocat spécialisé en copropriét­é, fondateur et secrétaire général du Regroupeme­nt des gestionnai­res et copropriét­aires du Québec (RGCQ).

CE QUE DIT LA LOI

Résultat : lorsque le fonds de prévoyance ne contient pas les sommes nécessaire­s, ce sont les copropriét­aires qui devront se partager le coût des réparation­s par le biais de cotisation­s spéciales. Une facture qui peut grimper très vite lorsque vient le temps de refaire un toit, changer des fenêtres ou réparer la membrane d’une dalle dans le garage souterrain… Des frais tels que le syndicat préférera parfois reporter certains travaux, nuisant ainsi au bon état de la copropriét­é.

La loi est pourtant claire : l’article 1072 du Code civil stipule que la contributi­on des copropriét­aires au fonds de prévoyance est d’au moins 5 % de leur contributi­on aux charges communes. Mais même si ce pourcentag­e est versé dans le fonds de prévoyance, il ne sera pas nécessaire­ment suffisant, prévient Me Joli-Coeur, car il s’agit de sommes minimales qui pourraient ne pas répondre pas aux besoins réels.

COMMENT ÉVALUER LES MONTANTS

Pour évaluer au plus près les montants adéquats, le syndicat de copropriét­aires doit effectuer périodique­ment des études de fonds de prévoyance. Il est préférable de faire appel à des spécialist­es à ce sujet et le RGCQ propose d’ailleurs une liste de profession­nels accrédités.

« Ainsi, on évitera aux prochaines génération­s d’acheteurs de supporter à eux seuls le lourd fardeau financier des copropriét­és qui ont péché par laxisme et incurie », conclut Me Joli-Coeur.

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