Le Journal de Montreal

Des commerçant­s à qui on avait promis des clients sont déçus

Les terrasses des restaurant­s collés sur la Formule E sont demeurées vides

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT PHOTO CATHERINE MONTAMBEAU­LT

Alors que la Ville leur avait promis une clientèle abondante pendant le week-end, les restaurate­urs situés près du circuit de la Formule E étaient déçus hier de voir leur terrasse presque vide.

« On nous avait dit : “Vous allez voir, pendant l’événement, il va y avoir plein de monde !” Alors on a décidé d’ouvrir les deux jours en continu, samedi et dimanche Mais pour l’instant, ce n’est vraiment pas concluant », indiquait sur l’heure du midi Véronique Gratton, propriétai­re du restaurant Le Comptoir Lyonnais, situé à l’angle du boulevard René-Lévesque Est et de la rue Plessis.

CRAINTES FONDÉES

Il y a déjà quelques semaines que des commerçant­s du centre-ville s’inquiétaie­nt de l’arrivée de la Formule E à Montréal, et leurs craintes se sont concrétisé­es hier.

Habituelle­ment, les citoyens du coin ne se font pas prier pour venir prendre une bouchée ou siroter un verre sur la terrasse du Comptoir Lyonnais, surtout lors d’un samedi ensoleillé. Mais cette fois,

« ON N’A PERSONNE »

Mme Gratton a dû patienter jusqu’à 14 h pour que quelques clients se pointent.

Un peu plus loin, au restaurant La Diva, les tables de la terrasse étaient tout aussi inoccupées.

« Ici, on n’a personne, mentionnai­t le serveur Jean-Louis Trudeau. Heureuseme­nt, le propriétai­re du resto a pu avoir une tente sur le site [de la Formule E], alors on vend des sandwichs là-bas. »

À la poissonner­ie La Mer, la journée s’est déroulée comme les propriétai­res l’avaient prévu, c’est-à-dire sans clients.

« Tout à l’heure, il y a eu un mouvement de foule dans le magasin, mais c’était tous des gens qui cherchaien­t des toilettes. J’ai zéro client », a déploré le directeur des opérations du commerce, François-Xavier Dehédin.

« La fête dure deux jours, mais pour les gens du quartier, le bordel dure trois semaines, a-t-il ajouté. C’est malheureux. »

Du côté des citoyens, les avis étaient partagés. Alors que plusieurs résidents du centre-ville se réjouissai­ent de pouvoir regarder les courses de leur balcon, d’autres fulminaien­t en voyant que les inconvénie­nts reliés à l’événement continuaie­nt de s’accumuler.

Thierry Zambo, qui habite à quelques mètres du circuit, sur la rue Saint-Antoine, a dû installer un ruban jaune devant chez lui pour éviter que les passants piétinent complèteme­nt le terrain.

« On n’est pas contre la Formule E, on est contre la façon dont ç’a été fait et dont la Ville nous a traités, a-t-il expliqué. On a posé des questions et on a donné des suggestion­s, mais on n’a pas eu de réponse. »

D’AUTRES AIMENT

André et Francine, un couple résidant au coin des rues Saint-Antoine et Saint-Christophe, avaient quant à eux sorti leurs chaises de camping pour admirer les voitures électrique­s qui passaient à grande vitesse tout près de leur demeure.

« On entend juste du négatif sur cet événement-là, mais nous, on aime ça, disait l’homme. Il y a des petits inconvénie­nts de circulatio­n, mais ce n’est pas grave. Il fait beau et c’est festif ! »

« LA FÊTE DURE DEUX JOURS, MAIS POUR LES GENS DU QUARTIER, LE BORDEL DURE TROIS SEMAINES. C’EST MALHEUREUX. » – François-Xavier Dehédin, poissonner­ie La Mer

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La terrasse du Comptoir Lyonnais, située tout près du circuit de la Formule E, est restée vide une bonne partie de la journée d’hier.

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