Prêt pour les opérations qui changeront sa vie
Les opérations de changement de sexe sont la seule façon de se sentir complètement lui-même pour un jeune trans de la Rive-Sud, qui vient d’entreprendre une hormonothérapie afin de devenir un homme.
« Pour moi, c’est vraiment important. Je ne veux pas juste une parcelle, mais être complet. Dans mon être, je ne suis pas censé avoir des seins ou porter des enfants », décrit Alexey Dupont-Bouchard, âgé de 22 ans.
CHACUN SA FAÇON
Depuis 2015, le gouvernement québécois permet aux personnes trans de faire changer le sexe, masculin ou féminin, qui est indiqué sur leur certificat de naissance sans qu’elles aient à se faire opérer.
Cette reconnaissance suffit à de nombreux trans, qui préfèrent ainsi ne pas passer sous le bistouri.
Car ce n’est pas une décision qui doit être prise à la légère, fait remarquer Alexey Dupont-Bouchard, qui a décidé de laisser Audrey derrière lui.
APPRÉHENSION
Il a d’ailleurs une certaine appréhension quant au déroulement des chirurgies. Il ne sait pas non plus si son entourage, comme ses parents et sa copine des cinq dernières années, restera à ses côtés.
Il prend de la testostérone depuis cinq mois, un premier pas vers les chirurgies de réassignation sexuelle à venir. S’il est aujourd’hui bien décidé, il a hésité avant d’entreprendre une transition.
Le jeune homme de Longueuil connaissait une personne qui s’est enlevé la vie en pleine transition, confie-t-il le coeur lourd. Il se souvient aussi d’un proche qui n’avait pas été accepté par sa famille en s’affirmant comme trans.
S’il a encore de la difficulté à mettre en mots sa dysphorie de genre, le jeune homme raconte que depuis qu’il est enfant, il n’aime pas toucher ou regarder ses parties génitales, par exemple.
Il se rappelle que c’est en regardant l’émission de télévision Je suis trans qu’il a commencé à être capable d’exprimer ce qu’il ressentait à l’intérieur.
« C’était un copié-collé de ma vie », dit-il. Il enregistrait les épisodes pour ensuite les faire regarder à sa mère pour qu’elle le comprenne.
Puis, un mardi matin à 5 h, il a demandé à son père comment il se sentirait de perdre une fille, mais de gagner un fils.
« Il m’a dit qu’il avait mis au monde un enfant et qu’il voulait juste qu’il soit bien, heureux et en santé », se souvient-il les yeux brillants.