Menaces de représailles contre la Corée du Nord
Les États-Unis et la Corée du Sud ont discuté d’« options de réaction militaire »
SÉOUL | (AFP et Agence QMI) Le leader communiste nord-coréen Kim Jong-un a assuré que l’ensemble du territoire des ÉtatsUnis est à portée d’une frappe de Pyongyang, après un nouveau tir de missile balistique, vendredi, condamné par la communauté internationale y compris le Canada.
Washington, Tokyo, Séoul, l’UE et Paris ont condamné ce second tir en un mois par la Corée du Nord d’un missile balistique intercontinental (ICBM), qui a fini sa course en mer du Japon.
L’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a assuré hier que le tir, supervisé en personne par Kim Jong-un, avait été une réussite.
« Tout le territoire américain est à notre portée de tir [...] n’importe où, n’importe quand », a proclamé Kim Jong-un, cité par KCNA.
L’agence a précisé qu’il s’agissait d’une version améliorée du Hwasong-14 ICBM, qui a parcouru 998 km en 47 min à une altitude maximum de 3724 mètres.
Le président américain Donald Trump, pour sa part, a affirmé que « les États-Unis prendront les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire national américain et pour protéger leurs (nos) alliés de la région ».
La Chine, principale alliée de Pyongyang, a condamné hier ce tir en soulignant qu’elle « s’oppose aux violations par la Corée du Nord des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ».
EXERCICE MILITAIRE
En réaction, les États-Unis et la Corée du Sud mènent un exercice militaire en utilisant des missiles tactiques (ATACMS) sol-sol américain et des missiles balistiques sud-coréens Hyunmoo II, a indiqué vendredi soir l’armée de terre américaine.
Selon celle-ci, les ATACMS peuvent être rapidement déployés, permettant des frappes de précision en profondeur sur tous types de cibles. L’exercice conjoint s’est déroulé tôt hier matin, heure de Séoul, peu après l’annonce par le Pentagone que les chefs militaires américains et sud-coréens avaient discuté d’« options de réaction militaire ».
Le Pentagone prépare depuis longtemps l’éventualité d’un conflit avec Pyongyang, mais le langage tranchant utilisé marque une évolution. Auparavant, il s’agissait de critiquer les tirs, mais sans mentionner d’options militaires de représailles.
« PROVOCATION »
Le gouvernement Trudeau, de son côté, n’a pas tardé vendredi à réagir parlant d’une « menace réelle et sérieuse pour la paix et la sécurité internationales ».
« Le Canada condamne avec la plus grande fermeté le lancement d’un missile balistique par la Corée du Nord le 28 juillet, qui semble être le second essai d’un missile balistique intercontinental », a dit la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, par communiqué.
Pour le gouvernement Trudeau, il s’agit d’une « autre violation directe des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies », qui « démontre une fois de plus le mépris flagrant de la Corée du Nord à l’égard de ses obligations internationales », a indiqué la ministre Freeland, en ajoutant que ces « provocations » font en sorte d’« isoler davantage le régime nord-coréen ».