Le Journal de Montreal

Le temps fait son affaire

- NICOLAS LACHANCE

QUÉBEC | L’amour, les valeurs universell­es et la stabilité politique ont mené la famille Kesri à s’établir à Québec, dans un environnem­ent sécuritair­e pour ses enfants.

Mohamed Kesri, responsabl­e du projet de cimetière, est un exemple d’intégratio­n.

« Je pense que ça ne peut pas être plus que ça. Je ne suis pas un conservate­ur, je suis marié à une catholique. Je fais des compromis et elle fait des compromis. Les enfants, ils décident. Ils ne pratiquent ni à droite ni à gauche. On ne se casse pas la tête. Ils ont les valeurs universell­es », dit-il.

HISTOIRE D’AMOUR

M. Kesri est tombé en amour avec une Québécoise, catholique, alors qu’il étudiait à l’Université Laval grâce à une bourse d’arpenteur-géomètre de son pays, dans les années 1970.

Le couple s’est uni civilement en Algérie, car M. Kesri devait y retourner faire son service militaire et travailler.

Puis, après une douzaine d’années en Afrique du Nord, ils sont revenus s’installer avec leurs deux jeunes enfants à Québec, en raison de la situation politique tendue. La même journée qu’ils ont acheté leur première maison, le premier ministre René Lévesque est décédé, se rappelle-t-il.

Jamais il ne s’est senti en danger à Québec. Il ne croit pas non plus que les Québécois sont intolérant­s, au contraire.

Il soutient toutefois que le Québec pourrait être plus patient avec les immigrants qu’il accueille.

« Ici, on me pousse, avec mon bagage culturel, à être assimilé tout de suite », dit-il. Or, il affirme que le temps fait son travail et que les immigrants de deuxième génération sont, de prime abord, des Québécois.

« Mes enfants, ils ont l’air de Québécois de souche. Voyez, le temps fait son affaire. Il faudrait que les Québécois soient plus patients. Il n’y aura plus ce problème, parce que nous, les premiers, nous allons mourir et nos enfants seront assimilés par la langue, la façon de vivre, par la façon de penser », conclut-il.

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