Sharif désigne son frère comme successeur politique
Le premier ministre pakistanais destitué par la Cour suprême
ISLAMABAD | (AFP) Le premier ministre pakistanais sortant Nawaz Sharif, destitué vendredi par la Cour suprême, a confié sa succession politique à son frère cadet, Shahbaz Sharif, et désigné son ex-ministre du Pétrole, Shahid Khaqan Abbasi, pour assurer l’intérim comme chef du gouvernement.
« Je soutiens Shahbaz Sharif après moi (comme successeur), mais il va prendre le temps de se présenter aux élections, donc, pour le moment, je désigne Shahid Khaqan Abbasi » à la tête du gouvernement par intérim, a-t-il annoncé dans un discours passionné à son parti, le PML-N, hier.
LARGE MAJORITÉ
La nomination de M. Abbasi doit encore faire l’objet d’un vote du Parlement, mais celui-ci ne devrait être qu’une formalité, le parti de M. Sharif y disposant d’une large majorité. La date du vote n’a pas été annoncée.
Quant à Shahbaz Sharif, il ne siège pour le moment qu’au Parlement provincial du Pendjab (centre) et devra donc se faire élire au Parlement fédéral s’il veut devenir à son tour premier ministre.
Né en 1950 à Lahore, la capitale de la puissante province du Pendjab, Shahbaz Sharif occupe le poste de chef du gouvernement provincial, où il a la réputation d’être un administrateur à poigne, plus intelligent, mais moins charismatique que son aîné.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Les prochaines élections législatives au Pakistan sont prévues en juin 2018 et on ignore pour l’instant si Shahbaz Sharif a l’intention d’attendre cette échéance pour se présenter ou de conquérir dès à présent la circonscription électorale de son frère dans le Pendjab, laissée vacante par le verdict de la Cour suprême.
La Commission électorale du Pakistan a confirmé que de nouvelles élections y seraient organisées prochainement. Le processus pourrait prendre jusqu’à 45 jours.
Ces nominations express, intervenant à peine 24 heures après la chute de M. Sharif à la suite d’un verdict controversé de la Cour suprême, devraient rassurer les observateurs, inquiets d’une vacance du pouvoir à la tête d’un pays perçu comme instable, doté de la puissance nucléaire et aux relations très tendues avec plusieurs de ses voisins.