Le Journal de Montreal

La Chevrolet Corvette est un véritable orgasme mécanique

- CHEVROLET CORVETTE GRAND SPORT 2017 FRÉDÉRIC MERCIER

La Chevrolet Corvette n’est pas une voiture qui fait l’unanimité

Véritable objet de désir pour certaines personnes, elle n’est qu’un jouet pour vieux riches pour bien des gens. Vous connaissez tous la fameuse expression : grosse Corvette…

Ceux qui disent ça n’ont jamais pris le volant d’une Corvette. Parce qu’au moment où vous prenez place à bord de ce bolide, c’est là que vous comprenez qu’au fond vous n’avez jamais rien compris.

Non, les propriétai­res de Corvette ne sont pas que des baby-boomers qui ont besoin d’une grosse voiture pour remonter leur estime de soi. Ce sont d’abord et avant tout des amateurs de performanc­es qui ont compris qu’ils ne trouveront jamais un véhicule de ce calibre à aussi bas prix ailleurs sur le marché.

GROSSE CORVETTE, PETITE FACTURE

La performanc­e à petit prix. La Chevrolet Corvette, depuis plus de 60 ans, ça a toujours été ça. Et même si la voiture a changé du tout au tout depuis ses débuts en 1953, un fait demeure : la Corvette offre beaucoup de performanc­es pour un prix dérisoire.

Bon, le mot dérisoire est peut-être exagéré, j’en conviens. À 67 145 $, la Corvette n’est pas pour tout le monde. Sauf que, pour un bolide qui propose une puissance et une tenue de route comparable­s à celles d’une Ferrari, difficile de trouver mieux ailleurs. Impossible, en fait.

Cherchez où vous voulez, une voiture de ce calibre à ce prix, il n’y en a pas. Certes, vous pouvez vous procurer une Dodge Challenger Hellcat pour une facture similaire. Vous aurez une puissance brute supérieure, mais c’est à peu près tout. Sur circuit, c’est le jour et la nuit.

Surtout quand vous optez pour la Grand Sport, une version mythique de la Corvette que Chevrolet a brillammen­t renouvelée pour 2017. Grâce à une charpente allégée jumelée à un puissant moteur V8 de 6,2 litres, la Grand Sport 2017 n’a pas grandchose à envier aux meilleures voitures sport de la planète. Ses 460 chevaux et 465 lb-pi de couple lui permettent de passer de 0 à 96 km/h en 3,6 petites secondes.

Au-delà des chiffres, la Corvette est dotée d’un centre de gravité ridiculeme­nt bas qui lui permet de négocier chaque courbe comme une vraie voiture de course. De quoi faire jubiler n’importe quel amateur de performanc­es.

Et si vous en voulez encore plus, il y a toujours la Z06, forte d’un moteur surcompres­sé développan­t 650 chevaux. Avec un prix sous la barre des 100 000 $ et une accélérati­on de 0 à 96 km/h en 2,95 secondes, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

INTIMIDANT, TOUT SIMPLEMENT

Intimidant. C’est le meilleur mot pour décrire mes premiers moments vécus à bord de la Corvette Grand Sport 2017.

La voiture est large, et chaque petit terreplein nous fait craindre d’accrocher ses magnifique­s bas de caisse en fibre de car-

bone. Le genre d’accessoire qui est bien joli, mais qui coûte un bras et une jambe à remplacer…

À bord, on a l’impression de se retrouver dans un jet de l’armée américaine, avec cet habitacle centré sur le pilote et un affichage tête haute projetant quelques informatio­ns à même le parebrise du véhicule. Je me serais bien passé des teintes bleutées de l’habitacle de mon véhicule d’essai, mais pour le reste, c’est un sans-faute.

Les premiers kilomètres en Corvette, je les ai parcourus avec des souliers de soie, soucieux d’apprendre à dompter la bête avant de libérer tout ce qu’elle a dans le ventre.

Et pourtant, après quelques coins de rue, j’ai réalisé que l’intimidant­e Corvette n’a rien de bien méchant. Certes, ses 460 chevaux et sa boîte manuelle à sept rapports (!) sont à prendre avec des pincettes. Sauf que la Corvette, avec le temps, s’est beaucoup civilisée.

En peu de temps, on se sent à l’aise au volant. Confiant, même. Parce qu’avec une direction précise comme un couteau suisse et un freinage carrément violent, la Corvette est la voiture idéale pour éviter les obstacles de la route. Et vous êtes aussi bien de les éviter, parce que frapper un nid-de-poule avec une suspension aussi ferme, ce n’est pas joli…

Rapidement, le côté intimidant de la Corvette fait place à un sentiment de confiance sur la route. Les appréhensi­ons s’envolent et laissent place à l’extase. Ne reste qu’à s’habituer à la visibilité exécrable et aux gigantesqu­es angles morts.

L’AMÉRICAINE LA PLUS ITALIENNE

Soyons clairs, la Corvette n’aura jamais le prestige d’une Ferrari ou d’une Maserati. Elle a beau être puissante et magnifique, pour le commun des mortels, ça demeure une Chevrolet.

Sauf que la septième génération de la Corvette, celle qu’on nous vend depuis 2014, ressemble davantage à une voiture exotique qu’à une bagnole américaine. Cachez le logo, et bien des gens pourraient jurer qu’il s’agit d’une italienne. Et ça pourrait aller encore plus loin.

Depuis un bout de temps, des rumeurs persistant­es laissent entendre que la prochaine génération de la Corvette pourrait changer de configurat­ion et adopter une motorisati­on à position centrale. Il s’agirait d’une révolution dans l’histoire de la Corvette, dont la mécanique a toujours été placée à l’avant.

Avec un moteur placé entre ses deux essieux, la Corvette pourrait réellement devenir une menace sérieuse pour les coupés exotiques de ce monde. À suivre…

En attendant, la Corvette demeure une voiture qui attire tout de même les regards. C’est inévitable. Des pouces en l’air aux regards envieux, il ne faut pas avoir peur de l’attention quand on roule dans un tel véhicule.

Mais ça, les vrais amateurs de Corvette s’en soucient peu. Ce qu’ils recherchen­t avant tout, c’est un bolide de performanc­es à prix honnête. Et ça, Chevrolet l’a très bien compris.

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