Raines et les Expos : des liens sincères
COOPERSTOWN, New York Le village historique de Cooperstown était congestionné en ce beau samedi d’été et on a pu voir un grand nombre d’amateurs de baseball coiffés d’une casquette des Expos ou ayant revêtu le chandail de l’époque, surtout lors du défilé des légendes en fin de journée.
Ils assisteront avec grand plaisir aujourd’hui à l’intronisation de Tim Raines au Temple de la renommée du baseball, lui qui sera accompagné de Jeff Bagwell, d’Ivan « Pudge » Rodriguez, de Bud Selig et de John Schuerholz.
« C’est extraordinaire de voir tous ces gens qui affichent les couleurs des Expos. Ça fait chaud au coeur », a raconté Raines au cours d’un dernier point de presse avant le grand jour.
« On n’a plus d’équipe à Montréal depuis la fin de 2004, mais mon entrée au Temple de la renommée redonne de l’espoir aux gens qui souhaitent le retour des Expos. J’espère que ce dossier débouchera un jour sur le retour d’un club à Montréal et j’aimerais d’ailleurs m’y impliquer si ça se produit. »
UN EXPO POUR TOUJOURS
Deux autres anciens joueurs portent la casquette des Expos sur leur plaque au Temple de la renommée, soit Gary Carter et Andre Dawson.
Contrairement à Raines, ils souhaitaient s’afficher avec la casquette des Mets, dans le cas de Carter, et avec la casquette des Cubs, dans le cas de Dawson.
Ce sont finalement les dirigeants du Temple de la renommée qui avaient tranché la question pour éviter que les joueurs monnayent leur association avec une équipe.
Raines, de son côté, n’a jamais souhaité porter une autre casquette que celle des Expos et il avait fait connaître ses préférences dès sa première année d’admissibilité.
« Je n’ai jamais douté de mon choix, a-til répété hier. J’ai disputé 12 saisons à Montréal et j’y ai connu mes meilleures campagnes. Il n’y avait pas d’autre option à mes yeux. »
Raines est vraiment sincère lorsqu’il parle des Expos. Il est demeuré très attaché à Montréal. Lorsqu’on lui parle des Expos, ses yeux scintillent.
« D’être intronisé en tant que membre des Expos a une grande signification pour moi, a-t-il dit. C’est à Montréal où tout a commencé pour moi. C’était la bonne manière de faire mon entrée au Temple de la renommée ».
DE BONS ET DE MAUVAIS MOMENTS
C’est à Montréal que Tim Raines a remporté le championnat des frappeurs en 1986 avec une moyenne au bâton de ,334. C’est aussi à Montréal qu’il a vécu sa plus grande déception, soit le coup de circuit de Rick Monday qui a empêché les Expos de participer à la Série mondiale en 1981.
« Je m’en souviens comme si c’était hier. C’est dommage que notre releveur nº 1, Jeff Reardon, n’était pas disponible pour lancer, car nous formions la meilleure équipe des majeures en 1981. Heureusement, j’ai pu me reprendre à New York en prenant part à deux conquêtes de la Série mondiale avec les Yankees, soit en 1996 et en 1998. »
Raines croit au retour des Expos parce qu’il y a un groupe de gens sérieux qui souhaitent investir dans la construction d’un stade et dans l’acquisition d’une concession.
« Et je sais que les amateurs de baseball sont toujours nombreux au Québec. On le constate chaque année alors que les gradins du stade olympique sont remplis pour des matchs préparatoires impliquant les Blue Jays de Toronto. »
Raines sera accompagné de ses parents, de son épouse et de ses enfants lors des cérémonies d’intronisation aujourd’hui.
On se souvient qu’il a eu l’honneur de jouer pour la même équipe que son fils Tim Jr en 2001 avec les Orioles de Baltimore, l’un des faits marquants de sa carrière de 23 saisons.
Il se réjouit aussi de la présence de son meilleur ami, Andre Dawson.
« Il m’a encouragé tout au long du processus d’élection, me disant de ne pas me décourager, qu’il avait dû patienter lui aussi pendant plusieurs années. Il a eu raison. De me retrouver au Temple de la renommée représente l’ultime honneur que je pouvais recevoir. Ce sera un dimanche très émotif pour moi. »