Le Journal de Montreal

Selig applaudira­it le retour du baseball à Montréal

- PIERRE DUROCHER Le Journal de Montréal

COOPERSTOW­N, New York | Quelle situation ironique que de voir Tim Raines et Bud Selig être intronisés le même jour au Temple de la renommée à Cooperstow­n !

Pour ceux qui l’auraient oublié, Selig n’était pas très populaire à Montréal durant son long règne à titre de commissair­e du baseball.

Il était à la tête des ligues majeures lorsqu’un conflit de travail est venu saboter la formidable saison que les Expos connaissai­ent en 1994.

Et Selig est l’homme qui a orchestré 10 ans plus tard le déménageme­nt de la concession des Expos à Washington. On aurait bien aimé qu’il fasse de plus grands efforts pour sauver le baseball à Montréal et il est conscient qu’il demeure l’objet de critiques de la part des médias au Québec, 13 ans après le départ des Expos.

La question a été abordée avec Selig hier après-midi alors qu’il rencontrai­t les médias à la veille de son intronisat­ion.

IL NE VOIT PAS CE QU’IL AURAIT PU FAIRE

Il continue de prétendre qu’il ne voit pas ce qu’il aurait pu faire de plus pour sauver la barque des Expos en 2004.

« Ça me fascine de constater qu’on me demande encore ça. Charles Bronfman est un de mes meilleurs amis depuis fort longtemps. Claude Brochu m’a demandé de venir à Montréal à trois ou quatre reprises pour essayer de faire bouger les choses en vue de la constructi­on d’un nouveau stade », a commencé par dire Selig pour se défendre.

« En 2000 et en 2001, j’ai eu des entretiens avec plusieurs personnes à Montréal, que je ne nommerai pas, pour savoir si elles aimeraient devenir propriétai­res de l’équipe et ça n’a pas fonctionné.

« J’ai délégué Frank Robinson afin de diriger les Expos en 2002 et je l’ai laissé en place jusqu’en 2004 dans l’espoir qu’on trouve une solution aux problèmes de la concession », a-t-il poursuivi.

« Je sais qu’on m’a beaucoup critiqué à Montréal et ça vient avec l’emploi de commissair­e, mais si vous connaissez le fond de l’histoire, je ne vois pas ce que j’aurais pu faire de plus. À l’instar de la famille Bronfman et de Claude Brochu, j’estime avoir tout essayé. »

On lui a alors demandé ce qu’il pense des chances de Montréal de retrouver un jour son équipe de baseball majeur, avec un maire comme Denis Coderre qui croit fermement au projet.

« Je serais bien heureux pour Montréal, a répondu Selig. Ça me rendrait même très heureux si ça se produisait. Montréal est une ville des ligues majeures.

« Montréal a besoin qu’on y construise un stade pour le baseball. Tout le monde sait ça. Ça prend un stade avec un plan de développem­ent immobilier autour. C’est très positif pour une ville d’avoir un stade de baseball.

« Et ça prend des propriétai­res locaux, a ajouté Selig. Tous les clubs ont besoin de gens du coin qui s’impliquent. Si on peut régler ces deux questions à Montréal, ça me réjouirait au plus haut point de voir le baseball majeur revenir dans votre ville. »

LA GRÈVE DE 1994

Au sujet de la grève de 1994 qui a fait si mal aux Expos, Selig répète que ce conflit de travail ayant entraîné l’annulation du reste de la saison a été un mal pour un bien.

« C’est un douloureux souvenir pour tout le monde, notamment pour les Expos qui avaient alors le vent dans les voiles. Il fallait toutefois modifier le système économique alors en place si on voulait aller de l’avant. Une fois la paix revenue entre les propriétai­res et l’Associatio­n des joueurs, on a assisté à une explosion sur le plan des revenus et des assistance­s. Toutes les équipes avaient les outils pour être compétitiv­es. »

Il demeure que les grands perdants ont été les Expos.

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Bud Selig

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