Le Journal de Montreal

L’épluchette de blé d’Inde pourrait être retardée

L’abondance en maïs sucré devrait arriver 2 ou 3 semaines plus tard qu’à l’habitude

- MARIE-ÈVE DUMONT

La fameuse épluchette de blé d’Inde en famille pourrait être retardée de deux ou trois semaines cette année en raison d’une pénurie de maïs sucré causée par le printemps pluvieux et les nuits froides.

« Il faut que les gens soient stratégiqu­es et qu’ils viennent chercher leur maïs tôt, ou qu’ils le réservent quelques jours d’avance. S’ils pouvaient retarder leur grosse épluchette de blé d’Inde à la mi-août, ça serait bien aussi », lance en riant Marielle Farley, du potager Mont-Rouge, en Montérégie.

L’abondance de maïs sucré que l’on connaît habituelle­ment durant les vacances de la constructi­on devrait arriver deux, ou même trois semaines plus tard qu’à l’habitude selon les régions du Québec.

« C’est déjà arrivé d’être en retard de 4 ou 5 jours, mais d’être décalé de deux semaines ou plus, j’ai jamais vu ça », insiste Mme Farley.

Le printemps pluvieux a retardé l’ensemencem­ent du maïs. Les agriculteu­rs n’arrivaient pas à se rendre dans les champs puisqu’il y avait trop d’eau. Le manque de chaleur au début de l’été et les nuits froides qui se sont poursuivie­s empêchent maintenant le légume de mûrir.

PLUS DE DOMMAGES

Les producteur­s de blé d’Inde croient donc que l’on devrait connaître un « creux », une certaine rareté dans le maïs d’ici la mi-août.

À la ferme Béland et filles de Neuville, dans la région de Québec, il ne restait plus de maïs à vendre au kiosque à 11 h hier matin.

« Normalemen­t, on fait un champ au complet et on passe à l’autre, mais cette année on doit repasser plusieurs fois dans le même, car tout le maïs n’est pas tout prêt en même temps », explique la propriétai­re Isabelle Béland.

À certains endroits au Québec, comme en Mauricie, il manque tellement de maïs pour répondre à la demande que des producteur­s se tournent vers leurs collègues de la Montérégie pour essayer de remplir les étals de leur kiosque, raconte Mme Farley.

« C’est vraiment la culture qui a eu le plus de dommages cette année. C’est un début de saison difficile », insiste Réal Milette, de la Ferme des Vieilles Forges à Trois-Rivières.

EN RETARD SUR LA CIRCULAIRE

Il est donc possible de trouver du blé d’Inde dans les kiosques chez les producteur­s, dans les marchés, mais en moins grande quantité, ce qui fait qu’il est plus cher et part plus vite. On le trouve à 6,50 $ ou 7 $ la douzaine, tandis que, normalemen­t, il pourrait se vendre autour de 4 ou 5 $, à ce temps de l’année.

Pour ce qui est des chaînes d’épiceries, c’est une tout autre histoire. Provigo a mis le maïs du Québec dans sa circulaire à 3 $ la douzaine alors que les producteur­s ne sont pas capables de fournir.

« On a de la difficulté à suivre la promotion des chaînes. Les circulaire­s sont faites trois semaines à l’avance alors que c’est difficile pour nous de prévoir. Il va falloir remettre les rabais à plus tard », constate André Plante, président de l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec (APMQ).

M. Plante craint aussi que le consommate­ur se désintéres­se du maïs au moment où il débordera des tablettes.

« Il risque d’en avoir énormément pour le mois de septembre, alors que l’on en consomme moins avec la rentrée des classes. On espère que les gens nous suivront », souligne-t-il.

Chez Provigo, on nous a répondu que, si la demande devenait trop forte pour la quantité de blé d’Inde offert, elle s’ajusterait en conséquenc­e.

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PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Isabelle Béland espère que les nuits seront plus chaudes pour faire mûrir son maïs.

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