Aussitôt arrivé, aussitôt reparti
Le directeur de la communication de Trump, Anthony Scaramucci, démissionne après un règne de 10 jours
WASHINGTON | (AFP) L’accalmie n’aurait pas pu être plus courte. Le jour même où la Maison-Blanche accueillait son nouveau secrétaire général pour redonner de la sérénité à une administration désorientée, le sulfureux directeur de la communication de Donald Trump, à peine arrivé, a quitté ses fonctions.
Au petit matin hier, le président républicain avait pourtant tenté de se faire rassurant et avait insisté sur le fait qu’il n’y avait « pas de chaos à la Maison-Blanche ».
Anthony Scaramucci, qui a repris avec fracas la communication de l’exécutif il y a dix jours seulement, quittait son poste et le navire Trump quelques heures plus tard.
On ne sait pas exactement s’il a été poussé à la démission par le président lui-même, mais il semble qu’il ait été victime d’un remaniement orchestré par le nouveau secrétaire général de la Maison-Blanche, John Kelly, dont la prestation de serment a eu lieu hier matin.
« M. Scaramucci a senti qu’il était mieux de laisser au secrétaire général John Kelly une page vierge et la capacité de monter sa propre équipe », a déclaré la porte-parole de l’exécutif, Sarah Sanders, précisant devant la presse qu’il n’aura pas d’autre poste au sein de la Maison-Blanche.
Anthony « The Mooch » Scaramucci a défrayé la chronique la semaine dernière à cause d’une interview dans laquelle il déversait une bordée de propos aussi injurieux que vulgaires sur des collaborateurs du président Trump.
« The Mooch » qualifiait notamment de « putain de schizophrène paranoïaque » l’ancien secrétaire général de la Maison-Blanche, Reince Priebus, qui a démissionné dans la foulée. Il s’en est également pris dans un langage qu’il avoue volontiers « fleuri » à Steve Bannon, conseiller stratégique du président.
COMMENTAIRES INAPPROPRIÉS
« Le président était convaincu que les commentaires d’Anthony étaient inappropriés pour une personne à ce poste et ne voulait pas accabler le général Kelly » de cet héritage rhétorique, a ajouté Sarah Sanders.
Ce départ retentissant intervient alors que le nouveau « Chief of Staff » John Kelly prend ses fonctions pour remettre de l’ordre dans une équipe gouvernementale minée par les échecs et les doutes.
L’ancien général des Marines, un homme à poigne jusqu’ici ministre de la Sécurité intérieure, a ainsi été propulsé au poste du plus proche collaborateur du président républicain.
« Nous venons de faire prêter serment au général Kelly. Il fera un travail spectaculaire, je n’ai aucun doute, en tant que secrétaire général », a promis le milliardaire républicain en marge de la prestation de serment.
« Ce qu’il a accompli en matière de sécurité intérieure a battu les records, si vous regardez la frontière, si vous regardez les résultats extraordinaires que nous avons obtenus ».