Du pétrole « sur tout le territoire »
La compagnie Pétrolia dénonce la fin de l’exploration sur Anticosti décrétée par le gouvernement Couillard
QUÉBEC | Avec la fin des travaux sur Antiscoti, Québec abandonne un réservoir d’hydrocarbures qui présente un « beau potentiel », similaire à ce qu’on peut trouver en Ohio ou en Pennsylvanie, affirme Pétrolia.
Le président-directeur général par intérim de l’entreprise, Martin Bélanger, a présenté au Journal hier des vidéos démontrant la présence de pétrole lors des douze sondages stratigraphiques menés en 2014 et en 2015.
« On en a retrouvé sur toutes les carottes [de forage], sur tout le territoire », assure Martin Bélanger.
Le réservoir d’hydrocarbures est « réparti sur l’envergure du territoire au complet », ajoute-t-il. « Ce n’est pas juste un accident ou un hasard », dit Martin Bélanger.
L’entreprise souhaitait aller de l’avant avec la phase d’exploration pour déterminer si le potentiel réel de l’île pourrait être exploité de façon « économique », rappelle Martin Bélanger, mais le gouvernement a mis fin aux travaux par un arrêté ministériel la semaine dernière.
En 2015, la firme Sproule Associated Limited estimait le volume de pétrole sous l’île à quelque 30,7 milliards de barils.
« On sait qu’il y a des hydrocarbures, on sait qu’ils sont là en quantité, maintenant il faut savoir si c’est exploitable », explique Martin Bélanger.
Le cabinet du ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, n’était pas en mesure de commenter les déclarations de Pétrolia hier.
NÉGOCIATIONS
La sortie du PDG de Pétrolia survient alors que l’entreprise est toujours en négociations avec le gouvernement du Québec pour mettre un terme à la coentreprise Hydrocarbure Anticosti.
Les autres partenaires de l’entente signée en 2014 par le gouvernement Marois — Junex, Corridor Resources et Maurel & Prom — se sont déjà entendus avec Québec pour 41,4 millions $.
Toutefois, Pétrolia demande beaucoup moins que les 200 millions $ déjà évoqués dans certains médias.
« Nos autres partenaires, qui ont le même pourcentage que nous [NDLR : Maurel & Prom] viennent d’avoir 20 millions $ », souligne Martin Bélanger.
Par contre, il fait valoir que Pétrolia pourrait exiger un dédommagement plus élevé à titre d’opérateur du projet.
« GO AUTOMATIQUE »
Avec les données qu’il a en main, Martin Bélanger estime que le projet d’exploration sur Anticosti aurait reçu « un go automatique » n’importe où ailleurs en Amérique du Nord.
« J’ai fait du travail dans l’Ouest canadien pendant longtemps, en Europe, un peu partout, dit-il. Dans la même période, pendant que j’ai essayé de faire trois forages ici, en Alberta, ils en ont fait 5000. »
30,7 MILLIARDS de barils potentiel pétrolier sur l’île d’Anticosti selon la firme Sproule Associated Limited