Le Journal de Montreal

Du pétrole « sur tout le territoire »

La compagnie Pétrolia dénonce la fin de l’exploratio­n sur Anticosti décrétée par le gouverneme­nt Couillard

- PATRICK BELLEROSE

QUÉBEC | Avec la fin des travaux sur Antiscoti, Québec abandonne un réservoir d’hydrocarbu­res qui présente un « beau potentiel », similaire à ce qu’on peut trouver en Ohio ou en Pennsylvan­ie, affirme Pétrolia.

Le président-directeur général par intérim de l’entreprise, Martin Bélanger, a présenté au Journal hier des vidéos démontrant la présence de pétrole lors des douze sondages stratigrap­hiques menés en 2014 et en 2015.

« On en a retrouvé sur toutes les carottes [de forage], sur tout le territoire », assure Martin Bélanger.

Le réservoir d’hydrocarbu­res est « réparti sur l’envergure du territoire au complet », ajoute-t-il. « Ce n’est pas juste un accident ou un hasard », dit Martin Bélanger.

L’entreprise souhaitait aller de l’avant avec la phase d’exploratio­n pour déterminer si le potentiel réel de l’île pourrait être exploité de façon « économique », rappelle Martin Bélanger, mais le gouverneme­nt a mis fin aux travaux par un arrêté ministérie­l la semaine dernière.

En 2015, la firme Sproule Associated Limited estimait le volume de pétrole sous l’île à quelque 30,7 milliards de barils.

« On sait qu’il y a des hydrocarbu­res, on sait qu’ils sont là en quantité, maintenant il faut savoir si c’est exploitabl­e », explique Martin Bélanger.

Le cabinet du ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, n’était pas en mesure de commenter les déclaratio­ns de Pétrolia hier.

NÉGOCIATIO­NS

La sortie du PDG de Pétrolia survient alors que l’entreprise est toujours en négociatio­ns avec le gouverneme­nt du Québec pour mettre un terme à la coentrepri­se Hydrocarbu­re Anticosti.

Les autres partenaire­s de l’entente signée en 2014 par le gouverneme­nt Marois — Junex, Corridor Resources et Maurel & Prom — se sont déjà entendus avec Québec pour 41,4 millions $.

Toutefois, Pétrolia demande beaucoup moins que les 200 millions $ déjà évoqués dans certains médias.

« Nos autres partenaire­s, qui ont le même pourcentag­e que nous [NDLR : Maurel & Prom] viennent d’avoir 20 millions $ », souligne Martin Bélanger.

Par contre, il fait valoir que Pétrolia pourrait exiger un dédommagem­ent plus élevé à titre d’opérateur du projet.

« GO AUTOMATIQU­E »

Avec les données qu’il a en main, Martin Bélanger estime que le projet d’exploratio­n sur Anticosti aurait reçu « un go automatiqu­e » n’importe où ailleurs en Amérique du Nord.

« J’ai fait du travail dans l’Ouest canadien pendant longtemps, en Europe, un peu partout, dit-il. Dans la même période, pendant que j’ai essayé de faire trois forages ici, en Alberta, ils en ont fait 5000. »

30,7 MILLIARDS de barils potentiel pétrolier sur l’île d’Anticosti selon la firme Sproule Associated Limited

 ?? PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, DIDIER DEBUSSCHÈR­E ?? Pétrolia souhaitait aller de l’avant avec la phase d’exploratio­n pour déterminer si le potentiel réel de l’île d’Anticosti pourrait être exploité de façon « économique », rappelle Martin Bélanger, président-directeur général par intérim de l’entreprise.
PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, DIDIER DEBUSSCHÈR­E Pétrolia souhaitait aller de l’avant avec la phase d’exploratio­n pour déterminer si le potentiel réel de l’île d’Anticosti pourrait être exploité de façon « économique », rappelle Martin Bélanger, président-directeur général par intérim de l’entreprise.

Newspapers in French

Newspapers from Canada