Pas de consensus à Lac-Mégantic
La voie de contournement à 115 millions $ serait la plus avantageuse selon les audiences publiques
QUÉBEC | Quatre ans après la tragédie de Lac-Mégantic, « le positionnement social est aujourd’hui nettement divisé » sur la nécessité d’aménager une voie de contournement ferroviaire, constate le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.
Le BAPE a rendu public, hier, le rapport remis une semaine plus tôt au ministre de l’Environnement, David Heurtel. L’organisme disposait de 15 jours pour rendre le document d’environ 70 pages accessible à la population.
Au terme de son mandat de consultation initié le 23 mai dernier, le BAPE reproche notamment à la municipalité de Lac-Mégantic d’avoir exclu d’emblée le statu quo, une option qui demeure insuffisamment documentée.
DIVISION
La non-considération de cette possibilité « a empêché son évaluation rigoureuse et a entraîné son exclusion d’un réel débat public », écrit la commission chargée de la consultation publique, qui était présidée par Joseph Zayed.
Lors de ses audiences, le BAPE a pourtant observé que le maintien de la voie ferroviaire au centre-ville était considéré par plusieurs citoyens de la MRC du Granit comme étant l’option présentant les meilleures retombées.
« Aucune voie de contournement ne semble répondre adéquatement et de façon satisfaisante à leurs attentes », note le BAPE dans son rapport.
L’OPTION À 115 M$ PRIVILÉGIÉE
L’organisme de consultation signale toutefois que l’une des trois options envisagées pour l’aménagement de voie de contournement ferroviaire — soit la moins chère, évaluée à 115 M$ et qui implique la construction d’un pont au-dessus de la rivière Chaudière — « mérite une attention particulière en raison de ses avantages tant environnementaux que sociaux et économiques ».
« Cette solution permettrait le rétablissement de la population et assurerait son besoin de sécurité en plus de favoriser la relance économique de la région, fortement perturbée depuis la catastrophe ferroviaire », croit le BAPE.
Dans son rapport, l’organisme souligne que « plusieurs intervenants » ont utilisé cette consultation publique « comme tribune pour souligner publiquement leur souffrance depuis l’avènement de la catastrophe ferroviaire ».
« Leurs commentaires étaient donc souvent empreints d’émotion et de tristesse et, à l’occasion, d’impatience à l’égard de la lenteur de l’avancement du dossier », peut-on lire en conclusion du document.
« Le gouvernement va analyser le rapport du BAPE. Il procédera avec diligence », s’est-on limité à réagir au cabinet du ministre Heurtel.