Le Journal de Montreal

Washington sanctionne le « dictateur » Nicolas Maduro

La Maison-Blanche compare même le chef d’État à Bachar al-Assad et Kim Jong-Un

-

WASHINGTON | (AFP) Les ÉtatsUnis ont traité hier le président vénézuélie­n Nicolas Maduro de « dictateur », le comparant aux dirigeants syrien Bachar al-Assad et nord-coréen Kim Jong-Un, et lui ont imposé des sanctions sans précédent en riposte à l’élection, dans le sang, d’une Assemblée constituan­te.

« Les élections illégitime­s d’hier confirment que Maduro est un dictateur qui méprise la volonté du peuple vénézuélie­n », a tonné le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin en annonçant devant la presse à la Maison-Blanche un « gel » de « tous les avoirs » que posséderai­t le président du Venezuela aux États-Unis.

« Maduro n’est pas seulement un mauvais dirigeant, il est dorénavant un dictateur », a martelé, aux côtés de M. Mnuchin, le conseiller à la Sécurité nationale du président Donald Trump, le général H.R. McMaster.

Il est extrêmemen­t rare que le gouverneme­nt américain prenne des sanctions contre un chef d’État étranger en exercice.

MM. Mnuchin et McMaster ont souligné que M. Maduro était seulement le quatrième président à être ainsi sanctionné par Washington, rejoignant un « club exclusif » composé des présidents syrien Bachar al-Assad, nord-coréen Kim Jong-Un et zimbabwéen Robert Mugabe.

UNE PREMIÈRE

C’est la première fois que l’administra­tion américaine qualifie aussi directemen­t le chef de l’État vénézuélie­n de « dictateur ». Donald Trump avait estimé, il y a quelques semaines, que le socialiste Nicolas Maduro « rêvait d’être un dictateur », et la diplomatie américaine avait dénoncé dimanche un « pas vers la dictature » et « les architecte­s de l’autoritari­sme » du régime de Caracas.

Interrogé sur la perspectiv­e d’un changement de régime à Caracas, le général McMaster a indiqué qu’il n’y avait pas de « coup d’État » en cours au Venezuela, mais « une oppression brutale contre le peuple ».

« En prenant des sanctions contre Maduro, les États-Unis affirment clairement [leur] opposition aux politiques conduites par son régime et [leur] soutien au peuple vénézuélie­n qui cherche le retour, dans son pays, d’une démocratie pleine, entière et prospère », a ajouté le ministre Mnuchin.

Outre des sanctions visant le président Maduro — gel des avoirs et interdicti­on à tout ressortiss­ant américain de commercer avec lui —, « quiconque participer­ait à cette Assemblée constituan­te illégitime s’exposerait à d’autres sanctions pour saper les processus et institutio­ns démocratiq­ues au Venezuela », a mis en garde le secrétaire au Trésor.

PLUS DE 120 MORTS

Le Venezuela était hier plus divisé que jamais, au lendemain de l’élection, dans le sang, d’une toute-puissante Assemblée constituan­te à la main du président Maduro, l’opposition majoritair­e au Parlement assurant qu’elle continuera­it à siéger.

Depuis quatre mois, les violences dans les affronteme­nts entre manifestan­ts et policiers ont déjà fait plus de 120 morts.

 ?? PHOTO AFP ?? Un policier vient en aide à un collègue atteint par un cocktail Molotov qu’ont lancé des manifestan­ts opposés à l’élection d’une Assemblée constituan­te, dimanche. Depuis quatre mois, plus de 120 personnes ont péri au Venezuela.
PHOTO AFP Un policier vient en aide à un collègue atteint par un cocktail Molotov qu’ont lancé des manifestan­ts opposés à l’élection d’une Assemblée constituan­te, dimanche. Depuis quatre mois, plus de 120 personnes ont péri au Venezuela.

Newspapers in French

Newspapers from Canada