Il s’inspire du cinéma pour réanimer un pur inconnu
Le jeune homme de 19 ans n’a pas hésité une seconde à venir en aide à la victime
Un Montréalais de 48 ans qui a failli mourir d’un arrêt cardiaque est à jamais reconnaissant envers le jeune homme qui l’a sauvé en imitant spontanément les techniques de massage cardiaque vues dans les films.
« J’ai juste essayé de faire ce que je pensais qu’il fallait faire. Je pense que n’importe qui aurait fait la même chose », confie humblement Michaël Midgley, 19 ans.
Mais, assise à ses côtés, Caroline Maher, la conjointe de la victime, secoue la tête en désaccord. « Michaël n’a pas attendu, il n’a pas eu peur, il a agi. C’est exceptionnel », dit-elle avec gratitude.
PEAU BLEUE
Le 5 juillet, Jean Cardin joggait avec son garçon de 13 ans sur le boulevard des Trinitaires, dans l’arrondissement de LaSalle, lorsqu’il s’est soudainement effondré, victime d’un arrêt cardiaque.
Son fils, Alexis, a aussitôt alerté une employée du Canadian Tire qui sortait du magasin devant eux.
La femme a alors appelé les secours, mais est demeurée figée devant le corps inerte de M. Cardin.
Michaël Midgley, qui passait par là revenant du travail, a pour sa part eu le bon réflexe de venir en aide à l’inconnu couché face contre terre dans l’herbe.
« Je l’ai tourné sur le dos et tout son corps était mou, se souvient le jeune homme. Il ne respirait plus et sa peau commençait même à être bleue. J’ai essayé de prendre son pouls, mais il n’y avait plus rien. »
INTERVENTION
Alors qu’il n’avait pas la moindre idée de la façon dont s’effectue un massage cardiaque, Michaël Midgley s’est inspiré de ce qu’il avait déjà vu au cinéma et a posé ses mains près du coeur de la victime. Il a ensuite commencé à y exercer une pression à un rythme régulier.
Environ 5 à 10 minutes plus tard, les pompiers sont arrivés et ont remplacé le bon Samaritain. Ils sont finalement parvenus à ramener M. Cardin à la vie après avoir utilisé un défibrillateur à trois reprises. Et contrairement à ce que croyait Michaël Midgley, son intervention a été essentielle.
« La chef responsable des premiers répondants m’a dit que le massage cardiaque de Michaël a fait toute la différence, mentionne Mme Maher. Ça a permis de continuer à oxygéner le cerveau de Jean. Sans ça, son coeur ne serait peut-être pas reparti ou il aurait eu des séquelles importantes. »
En effet, selon la Fondation des maladies du coeur et de l’AVC, si rien n’est fait au-delà des cinq premières minutes d’arrêt du coeur, les lésions cérébrales deviennent irréversibles.
Aujourd’hui, le grand sportif qu’est Jean Cardin ne garde aucune séquelle de ce terrible évènement. Cinq petits ressorts en métal, appelés « stents », ont été placés dans les artères de son coeur pour éviter qu’elles ne se bouchent de nouveau.
RECONNAISSANT
Reconnaissant envers son sauveur, le marathonien a tenu à lui téléphoner puis à le rencontrer après sa sortie de l’hôpital.
« Quand je l’ai vu, j’étais extrêmement ému, raconte M. Cardin en souriant. Je voulais absolument le remercier. S’il n’avait rien fait, je ne serais probablement pas là aujourd’hui. »
De son côté, Mme Maher souhaite que le geste héroïque de Michaël Midgley rappelle aux gens la nécessité d’agir dans de telles situations.
« C’est important d’avoir son cours de RCR [réanimation cardiorespiratoire], et même si on ne l’a pas, de faire quelque chose si on voit quelqu’un qui a besoin d’aide. Il faut se dire qu’on ne peut pas rendre la personne plus mal en point qu’elle ne l’est déjà », conclut-elle.