Douloureux souvenirs de la crise de 2012
La multiplication du nombre de cas de légionellose cet été fait remonter de tristes souvenirs à la veuve d’une des victimes de 2012 qui prépare un vaste recours collectif au nom des 181 familles touchées.
« C’est pathétique, ce qui se passe », déplore Solange Allen Desjardins. Son époux, Claude, a été emporté par la légionellose le 19 août 2012, quatre jours à peine après avoir consulté son médecin de famille pour ce qui avait tout l’air d’une grosse grippe.
« Ça a été fulgurant, souffle la veuve. On est entré à l’urgence le vendredi. Vers 10-11 h du soir, je l’ai laissé et je ne lui ai plus jamais reparlé. »
À ce moment-là, c’est une tour de refroidissement du quartier Saint-Roch, à Québec, chargée de bactéries Legionella qui avait dispersé de fines gouttelettes contaminées dans l’air. Il avait fallu deux mois pour l’identifier.
« J’ose croire que les autorités auront appris leur leçon, mais sincèrement, ça reste un grand point d’interrogation », dit Mme Allen Desjardins.
Elle souligne que cinq ans après la crise de Saint-Roch, les victimes cherchent toujours la vérité et les coupables. « Tout le monde se renvoie la balle », déplore-t-elle.
PROCÉDURE ALOURDIE
Il lui faudra encore attendre plus d’un an pour que débute le procès en recours collectif, la date ayant été fixée à septembre 2018.
La procédure a récemment été alourdie par l’ajout de deux défendeurs dans le dossier. Au départ, la poursuite visait le directeur de la Santé publique, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), à titre de propriétaire de l’immeuble de la place Jacques-Cartier, où se trouvait la tour contaminée.
La CSQ s’est toutefois retournée contre les deux entreprises auxquelles elle avait confié l’entretien de sa tour, Trane Canada UCL et Les Contrôles A.C. inc. Toutes deux ont donc été ajoutées à la liste des défendeurs.
S’ils sont jugés coupables, tous pourraient se voir condamner à payer des millions en dommages et intérêts aux victimes et à leurs proches. Mais rien ne ramènera M. Desjardins. Plus jamais, il n’ira assister aux matchs de baseball avec son épouse ou admirer les prouesses de ses petites-filles à la piscine, s’attriste Mme Allen Desjardins.