Le Journal de Montreal

Stingray veut s’unir contre les crédits d’impôt

- FRANCIS HALIN

La pilule ne passe pas pour le PDG de Stingray, Éric Boyko, qui a dit avoir recueilli l’appui d’une vingtaine de dirigeants d’entreprise­s pour convaincre Québec d’abandonner ses crédits d’impôt, comme des cadeaux à des compagnies étrangères du multimédia.

« C’est comme des bonbons pour les enfants. Quand tu enlèves les bonbons, les gens sont réfractair­es », a insisté Éric Boyko, grand patron de Stingray, en marge de son assemblée annuelle à ses bureaux montréalai­s, hier. M. Boyko hausse le ton, dénonce ce « vol de talent » et prévient le gouverneme­nt québécois qu’une vigoureuse sortie publique aura lieu cet automne pour dénoncer les crédits d’impôt de 500 millions $ donnés aux multinatio­nales étrangères.

Louis Têtu, PDG de Coveo, ou encore RodeoFX font partie du groupe contestata­ire. Mais le patron de Stingray veut aussi inclure les compagnies québécoise­s oeuvrant dans le détail. « Au Québec, on a Aldo, Garage et Bouclair, et on ne les aide pas », déplore-t-il, rappelant que cellesci doivent se battre contre Amazon, une tâche qui n’est guerre facile, regrette M. Boyko.

Le grand patron de Stingray se définit comme étant un entreprene­ur libertarie­n. Il plaide pour la fin des subvention­s aux entreprise­s et une baisse d’impôt pour les entreprise­s pour que celles-ci puissent « jouer à armes égales ».

M. Boyko pense cependant que certains secteurs comme la culture, l’aérospatia­le et l’intelligen­ce artificiel­le doivent cependant continuer d’être subvention­nés.

RÊVES AMÉRICAINS

Au premier trimestre de 2018, les profits de l’entreprise ont légèrement baissé. Le bénéfice net a diminué pour s’établir à 0,3 million $, soit 0,01 $ par action, contre 2 millions de dollars ou 0,04 $ par action l’an dernier. Plus de 15 % des revenus de Stingray proviennen­t des États-Unis, un chiffre que son patron aimerait voir bondir à 50 %, comme tous grands groupes médias, a-t-il dit. Si 50 % du chiffre d’affaires vient toujours du Canada, environ 35 % de celui-ci vient de l’Europe et du reste du monde. Stingray ne rêve par ailleurs pas de s’implanter en Asie. « En Chine, chaque chanson ou vidéo doit être approuvé par le gouverneme­nt chinois. Alors, on reste ici », a-t-il dit.

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