Stingray veut s’unir contre les crédits d’impôt
La pilule ne passe pas pour le PDG de Stingray, Éric Boyko, qui a dit avoir recueilli l’appui d’une vingtaine de dirigeants d’entreprises pour convaincre Québec d’abandonner ses crédits d’impôt, comme des cadeaux à des compagnies étrangères du multimédia.
« C’est comme des bonbons pour les enfants. Quand tu enlèves les bonbons, les gens sont réfractaires », a insisté Éric Boyko, grand patron de Stingray, en marge de son assemblée annuelle à ses bureaux montréalais, hier. M. Boyko hausse le ton, dénonce ce « vol de talent » et prévient le gouvernement québécois qu’une vigoureuse sortie publique aura lieu cet automne pour dénoncer les crédits d’impôt de 500 millions $ donnés aux multinationales étrangères.
Louis Têtu, PDG de Coveo, ou encore RodeoFX font partie du groupe contestataire. Mais le patron de Stingray veut aussi inclure les compagnies québécoises oeuvrant dans le détail. « Au Québec, on a Aldo, Garage et Bouclair, et on ne les aide pas », déplore-t-il, rappelant que cellesci doivent se battre contre Amazon, une tâche qui n’est guerre facile, regrette M. Boyko.
Le grand patron de Stingray se définit comme étant un entrepreneur libertarien. Il plaide pour la fin des subventions aux entreprises et une baisse d’impôt pour les entreprises pour que celles-ci puissent « jouer à armes égales ».
M. Boyko pense cependant que certains secteurs comme la culture, l’aérospatiale et l’intelligence artificielle doivent cependant continuer d’être subventionnés.
RÊVES AMÉRICAINS
Au premier trimestre de 2018, les profits de l’entreprise ont légèrement baissé. Le bénéfice net a diminué pour s’établir à 0,3 million $, soit 0,01 $ par action, contre 2 millions de dollars ou 0,04 $ par action l’an dernier. Plus de 15 % des revenus de Stingray proviennent des États-Unis, un chiffre que son patron aimerait voir bondir à 50 %, comme tous grands groupes médias, a-t-il dit. Si 50 % du chiffre d’affaires vient toujours du Canada, environ 35 % de celui-ci vient de l’Europe et du reste du monde. Stingray ne rêve par ailleurs pas de s’implanter en Asie. « En Chine, chaque chanson ou vidéo doit être approuvé par le gouvernement chinois. Alors, on reste ici », a-t-il dit.