Arcade Fire perd de sa superbe
Le nouvel album est malmené par la critique
QUÉBEC | L’édifice d’Arcade Fire se lézarde. Encensé presque à l’unanimité depuis ses débuts il y a 14 ans, le collectif montréalais doit faire face à ses critiques les plus dures dans la foulée de la parution de son cinquième album, Everything Now.
Certes, ce n’est pas la catastrophe. Nous sommes à des années-lumière du rejet massif encaissé par les Chainsmokers ou même le dernier album de Linkin Park, pour citer deux exemples récents.
Mais selon les standards établis par Arcade Fire, Everything Now s’avère un pas de côté sans équivoque.
À preuve, l’agrégateur Metacritic, un site web qui attribue une note à une oeuvre en compilant les critiques de la presse, affiche un score de 68 % pour Everything Now. C’est la première fois que Arcade Fire descend sous la barre des 80 %. (90 % pour Funeral, 87 pour Neon Bible, 87 pour The Suburbs, récipiendaire du Grammy de l’album de l’année en 2011, et 80 pour Reflektor).
Le pointage des utilisateurs, autrement dit l’appréciation du public, se situe aussi à un niveau historiquement bas pour Arcade Fire, à 6,1 sur 10. Jamais auparavant le groupe n’avait obtenu une note plus basse que 8,7 sur 10.
«UN ALBUM TRISTE»
Mais ce qui frappe dans le cas d’Everything Now, c’est la sévérité de ses plus ardents détracteurs. Le magazine Spin, l’une des principales références dans le milieu de la musique, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.
Le titre de l’article annonce les couleurs: Un album triste et profondément cynique. « Everything Now est particulièrement mauvais, consolidant le statut d’Arcade Fire de groupe qui était bon avant que ses membres n’atteignent la quarantaine ».
De nombreuses autres publications prestigieuses ont un avis mitigé. On pense au New York Times, au Guardian, Mojo, Q, Pitchfork, et Consequence of Sound, qui conclut sans appel que « c’est insuffisant ». Mais il y a aussi des éloges. Elles viennent entre autres du Rolling Stone et du NME, qui lui donne une note parfaite. « Son humanisme en fait quelque chose de spécial », louange le titre britannique.
RETOUR SUR SCÈNE
Ce qui demeure inchangé dans l’univers d’Arcade Fire, c’est l’incroyable énergie qui se dégage quand Win Butler, Régine Chassagne et le reste de la bande montent sur une scène.
Selon Variety, le collectif a hypnotisé la foule lors d’un concert intime, la semaine dernière, au Grand Prospect Hall de Brooklyn. Arcade Fire a alors testé la scène centrale carrée qui sera utilisée durant sa tournée d’arénas qui le mènera au Centre Vidéotron à Québec et au Centre Bell, à Montréal, les 5 et 6 septembre.
Ce sera l’occasion pour les pourfendeurs d’Everything Now de se consoler en réentendant des classiques comme Rebellion (Lies), No Cars Go et Wake Up, des incontournables des concerts d’Arcade Fire.