Un ex-attaché de Marois plaide coupable
Il a fourni des prête-noms
Un ancien attaché politique de Pauline Marois, arrêté au même moment que Nathalie Normandeau et Marc-Yvan Côté en mars 2016, a plaidé coupable, hier matin, à une accusation d’avoir conseillé de poser un geste criminel, qui n’a finalement pas été commis.
Ernest Murray, qui dirigeait le bureau de comté du Parti québécois dans Charlevoix, est ainsi le premier des sept coaccusés à reconnaître sa culpabilité.
Dans le cadre de l’élection de décembre 2008, le Parti québécois avait de la difficulté à atteindre ses objectifs de financement et M. Murray avait alors approché Martin Lapointe, ingénieur chez la firme Roche, afin d’obtenir 10 000 $.
Ce dernier, responsable du développement pour la firme, avait demandé des prête-noms à M. Murray. L’accusé en avait fourni trois.
« Ça s’est arrêté là, ça n’a jamais été utilisé, mais les noms ont été fournis », a expliqué l’avocat de M. Murray, Mathieu Camirand.
Une fois Ernest Murray reconnu coupable sur ce chef, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a demandé un arrêt conditionnel des procédures sur les autres accusations plus graves de complot, fraude et abus de confiance.
L’accusé semblait détendu pendant la procédure et souriait abondamment.
« Il faut comprendre que ça fait un an qu’on prétend que M. Murray a fait un complot, des fraudes qui sont importantes, et aujourd’hui on recentre le débat sur ce qu’il a réellement fait », a expliqué Me Camirand.
L’avocat rappelle que son client a admis à la première occasion son crime, soit d’avoir fourni des prête-noms, et qu’il en a aussi fait part à la Commission Charbonneau.
« C’est sûr que M. Murray est très heureux à ce niveau-là », a indiqué son avocat.
DÉBAT SUR LA SENTENCE
Les avocats ne se sont toutefois pas entendus sur une sentence commune, si bien qu’un débat sur celle-ci aura lieu à la fin du mois.
La Couronne demande une sentence suspendue avec une probation d’un an alors que le procureur de M. Murray souhaite une absolution conditionnelle.
Dans le cas d’une sentence suspendue, Ernest Murray aurait un casier judiciaire, ce qui n’est pas le cas si le juge tranche pour une absolution conditionnelle.
Cette décision n’a aucune incidence sur la suite des procédures pour les autres accusés.