Le Journal de Montreal

Lachute aurait enfreint des règles en matière d’octroi de contrats

La Ville enquêtait pourtant sur des normes d’éthique et de déontologi­e

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AGENCE QMI | Alors qu’elle enquêtait sur des normes d’éthique et de déontologi­e à la suite du congédieme­nt de son ex-directeur général, Pierre Gionet, et l’ex-trésorière, Nathalie Piret, la Ville de Lachute, dans les Laurentide­s, se trouve à avoir elle-même enfreint des règles en matière d’octroi de contrats.

TVA Nouvelles a obtenu un rapport du ministère des Affaires municipale­s du Québec qui, au terme de l’analyse d’une plainte, a découvert que des contrats de gré à gré, pour une somme dépassant les 200 000 $, ont été accordés directemen­t par le maire, Carl Péloquin, et acceptés par le conseil municipal a posteriori.

« Or, le maire n’a pas la compétence pour contracter sauf dans les situations de force majeure, écrit le ministère. C’est le conseil qui représente la Ville lorsque des décisions engageant sa responsabi­lité civile contractue­lle doivent être prises, et celui-ci agit par règlement et résolution », indique aussi le MAMOT.

ADJUDICATI­ON DES CONTRATS

« Ainsi, comme la Loi sur les cités et villes régit l’adjudicati­on des contrats municipaux et que les exceptions qu’elle permet s’interprète­nt restrictiv­ement, les contrats adjugés aux firmes de profession­nels retenues au cours de l’enquête administra­tive auraient dû l’être en respectant ces règles. Ils ne pouvaient non plus être divisés pour laisser place à un mode d’adjudicati­on moins contraigna­nt. »

« Dans le même ordre d’idées, ajoutons que le 2 février 2015, la Ville de Lachute a retenu les services d’une firme d’avocats pour la représente­r dans les dossiers de destitutio­n du directeur général et de la trésorière, avant même que ces derniers n’introduise­nt leur recours devant la Commission des relations du travail. Encore ici, les règles d’adjudicati­on des contrats auraient dû s’appliquer », conclut le ministère.

LE MAIRE SE DÉFEND

Carl Péloquin, maire de Lachute se défend. « Nous avons une autre façon de voir les choses. Nous avons agi dans ce dossier en fonction d’avis légaux et juridiques qui nous donnaient les justificat­ions d’agir en ce sens là », a-t-il affirmé en entrevue à TVA Nouvelles.

« Nous avions un ménage à faire ainsi qu’une enquête à instaurer sur l’administra­tion en place. On nous reproche de ne pas être allés en appel d’offres, or, vous comprendre­z que lorsqu’on instaure une enquête sur une administra­tion qui est en place, on n’enverra pas de courriel à tous pour aussi entreprend­re des processus d’appel d’offres, deux ou trois mois à l’avance », a poursuivi le maire Péloquin.

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