Le Journal de Montreal

Fini le temps où la région comptait sur les autres

La Gaspésie choisit aujourd’hui de mener elle-même ses batailles

- PIERRE-PAUL BIRON

CARLETON | Refusant de se laisser abattre par les difficulté­s, la Gaspésie entre aujourd’hui dans une nouvelle ère marquée par la jeunesse, mais aussi par une forte volonté de se prendre en main. « Fini le braillage », lance le président de la table des préfets régionaux.

Guy Gallant ne met pas de gants blancs pour parler de ce qui a changé ces dernières années. « C’est peut-être un peu de notre faute parce qu’on s’est lamenté longtemps », concède le maire de Saint-Alexis-de-Matapédia et président de la table des préfets régionaux.

« Il faut arrêter ça et créer. On choisit maintenant de solliciter les gouverneme­nts avec des projets, avec des idées, plutôt que de demander de l’aide tout simplement. »

« C’est facile d’oublier la Gaspésie », ajoute le président de l’UPA régionale et ancien maire de Carleton, Marc Tétreault. « Ça ne fait pas trop mal et ce n’est pas une grosse population qui va faire une différence à la prochaine élection. Mais là, c’est fini », prévient-il.

SE PRENDRE EN MAIN

Lui et d’autres intervenan­ts gaspésiens ont mis sur pied au cours des derniers mois un forum sur l’état de la région. Une façon de se prendre en main et d’écouter les Gaspésiens qui ont des idées pour remettre la région sur les rails.

« Avec l’abolition des Conférence­s régionales des élus et des Centres locaux de développem­ent, on nous a encore dit : “Arrangez-vous’’. Ça a pris du temps avant qu’on se vire de bord et qu’on s’organise, mais là on est prêts à affronter les défis », assure M. Tétrault.

En mettant sur pied cette nouvelle structure, les gens autour de la table ont réalisé que les meilleurs projets pour la Gaspésie venaient de la région et pas d’ailleurs.

RELATION AVEC L’ÉTAT

Malgré toute cette bonne volonté, les intervenan­ts rencontrés par Le Journal demeurent toutefois réalistes et soulignent que l’apport des différents paliers de gouverneme­nt sera nécessaire pour mener à terme des projets. « Ça prend un signal de l’État, quand même. L’éolien ne se serait jamais développé en Gaspésie sans le désir à l’époque de monter une filière éolienne québécoise », fait remarquer le maire de Gaspé, Daniel Côté.

Le préfet de la Haute-Gaspésie, Allen Cormier, fonde en ce sens beaucoup d’espoir sur une récente rencontre avec Philippe Couillard. « Ce sera peut-être le tournant pour la région. Il nous a promis qu’il donnerait un coup de main », souligne l’élu qui espère des annonces d’ici septembre.

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PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC PIERRE-PAUL BIRON Les grands joueurs de la Gaspésie entendent bien développer leur économie avec des projets structuran­ts qu’ils mettront euxmêmes sur pied. Un forum sur l’avenir de la Gaspésie a d’ailleurs réuni des élus et d’autres intervenan­ts du milieu au printemps.
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MARC TÉTREAULT Président de l’UPA régionale

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