Les yeux tournés vers d’autres marchés
CHANDLER | En raison d’un marché intérieur rapidement saturé, petite population oblige, les entreprises de la Gaspésie doivent maintenant voir grand et surtout voir loin si elles espèrent se développer.
L’accès aux marchés extérieurs fait partie de la solution croient plusieurs personnes rencontrées par Le Journal.
Que ce soit pour se tourner vers Québec ou Montréal, vers les États-Unis ou même vers l’Europe et l’Asie, les compagnies gaspésiennes doivent oser faire le saut, estime Gino Cyr, directeur général de GIMEXPORT, un organisme qui accompagne les entrepreneurs gaspésiens, notamment dans leurs démarches d’exportation.
« Les contraintes logistiques de transport et liées à l’éloignement ne tiennent plus autant qu’avant. Nous, on est là pour aider les entreprises à améliorer leur compétitivité et à se préparer aux marchés que, bien souvent, ils ne connaissent pas nécessairement », explique M. Cyr à propos de son organisme, qui compte plus de 120 membres actuellement.
RICHESSES DE LA MER
Parmi les secteurs d’activités où GIMEXPORT est le plus actif, il faut souligner celui des pêches et de la transformation des produits de la mer où d’importants changements s’opèrent actuellement.
« Il faut trouver le moyen de sortir du lot et amener l’industrie à se diversifier, à donner une valeur ajoutée aux produits. Les gens sont parfois réticents, mais avec le recul, ils voient le dynamisme que ça apporte », explique celui qui a accompagné plusieurs entreprises gaspésiennes dans des salons internationaux pour promouvoir les produits de la mer au cours des derniers mois.
UN INCONTOURNABLE
Pour le professeur de développement régional Mario Carrier, la planche de salut de la région se trouve peut-être dans cette ouverture à d’autres marchés.
« Il faut connecter la Gaspésie à ce qui se fait dans le reste de la province et ailleurs dans le monde, aussi difficile que ça puisse être. Il n’y a pas d’autres voies possibles parce que cette région-là ne peut pas vivre en autarcie. Encore moins dans le contexte d’aujourd’hui », soulève le spécialiste de l’Université Laval qui insiste particulièrement sur cette façon de faire entrer de « l’argent neuf » en Gaspésie.
L’expert cite en exemple le projet de la « Vallée de l’Aluminium » au SaguenayLac-Saint-Jean, où le développement d’une spécialisation ciblée a permis à moyen terme d’exporter le savoir-faire dans ce secteur.
« Oui, c’est long et c’est difficile, mais à long terme ça donne des résultats. Au bout du compte, ça vient stabiliser et ralentir un peu le déclin d’une région », fait valoir