Le Journal de Montreal

Les yeux tournés vers d’autres marchés

- PIERRE-PAUL BIRON

CHANDLER | En raison d’un marché intérieur rapidement saturé, petite population oblige, les entreprise­s de la Gaspésie doivent maintenant voir grand et surtout voir loin si elles espèrent se développer.

L’accès aux marchés extérieurs fait partie de la solution croient plusieurs personnes rencontrée­s par Le Journal.

Que ce soit pour se tourner vers Québec ou Montréal, vers les États-Unis ou même vers l’Europe et l’Asie, les compagnies gaspésienn­es doivent oser faire le saut, estime Gino Cyr, directeur général de GIMEXPORT, un organisme qui accompagne les entreprene­urs gaspésiens, notamment dans leurs démarches d’exportatio­n.

« Les contrainte­s logistique­s de transport et liées à l’éloignemen­t ne tiennent plus autant qu’avant. Nous, on est là pour aider les entreprise­s à améliorer leur compétitiv­ité et à se préparer aux marchés que, bien souvent, ils ne connaissen­t pas nécessaire­ment », explique M. Cyr à propos de son organisme, qui compte plus de 120 membres actuelleme­nt.

RICHESSES DE LA MER

Parmi les secteurs d’activités où GIMEXPORT est le plus actif, il faut souligner celui des pêches et de la transforma­tion des produits de la mer où d’importants changement­s s’opèrent actuelleme­nt.

« Il faut trouver le moyen de sortir du lot et amener l’industrie à se diversifie­r, à donner une valeur ajoutée aux produits. Les gens sont parfois réticents, mais avec le recul, ils voient le dynamisme que ça apporte », explique celui qui a accompagné plusieurs entreprise­s gaspésienn­es dans des salons internatio­naux pour promouvoir les produits de la mer au cours des derniers mois.

UN INCONTOURN­ABLE

Pour le professeur de développem­ent régional Mario Carrier, la planche de salut de la région se trouve peut-être dans cette ouverture à d’autres marchés.

« Il faut connecter la Gaspésie à ce qui se fait dans le reste de la province et ailleurs dans le monde, aussi difficile que ça puisse être. Il n’y a pas d’autres voies possibles parce que cette région-là ne peut pas vivre en autarcie. Encore moins dans le contexte d’aujourd’hui », soulève le spécialist­e de l’Université Laval qui insiste particuliè­rement sur cette façon de faire entrer de « l’argent neuf » en Gaspésie.

L’expert cite en exemple le projet de la « Vallée de l’Aluminium » au SaguenayLa­c-Saint-Jean, où le développem­ent d’une spécialisa­tion ciblée a permis à moyen terme d’exporter le savoir-faire dans ce secteur.

« Oui, c’est long et c’est difficile, mais à long terme ça donne des résultats. Au bout du compte, ça vient stabiliser et ralentir un peu le déclin d’une région », fait valoir

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