Il meurt comme sa soeur
Un frère et une soeur ont été tués par un train à des années d’intervalle
SAINTE-MADELEINE | La même malchance s’est abattue sur une famille de Montérégie alors qu’un accident ferroviaire vient pour la deuxième fois de coûter la vie à l’un des leurs.
« C’est un triste événement. En plus du deuil de mon père, ça m’a ramené de vieux souvenirs douloureux de ma tante Lise quand elle est décédée », a avoué Martin Girouard, le fils de Germain Girouard, décédé mercredi.
« Tous deux sont morts dans un accident de train, c’est un triste hasard », a-t-il ajouté.
Dans la matinée, Germain Girouard, 85 ans, s’est engagé sur le chemin de fer à la croisée des routes 116 et 227, à SainteMadeleine, en Montérégie.
Un train de VIA Rail passait au même moment. Le conducteur octogénaire a été heurté de plein fouet. Il a succombé à ses blessures plus tard dans la journée.
La soeur de M. Girouard, Lise Girouard, a elle aussi perdu la vie dans les années 1990 alors qu’elle avait été impliquée dans un accident avec un train de marchandises. L’accident avait eu lieu à moins de cinq kilomètres de l’endroit où Germain Girouard a été happé.
De quoi raviver de douleureux souvenirs pour les membres de leur famille.
« J’ai entendu le train passer [jeudi]. Ça m’a fait quelque chose, ça ravive de la tristesse », dit Martin Girouard.
UNE NOUVELLE AUTO
Son père se dirigeait vers le concessionnaire automobile pour aller chercher une nouvelle voiture qu’il avait récemment achetée, raconte Martin Girouard.
Malgré son âge avancé, Germain Girouard conduisait tous les jours, selon son frère Cyrille Girouard.
« Mon frère Germain conduisait très bien, il prenait sa voiture plusieurs fois par jour et il n’avait eu qu’un seul accident mineur, a expliqué Cyrille Girouard. Il traversait cette voie ferrée presque tous les jours, il venait souvent prendre son déjeuner au Camping [Sainte-Madeleine]. »
C’est le troisième accident mortel impliquant un train qui se passe à l’intersection des routes 116 et 227 depuis 1996.
ENQUÊTE EN COURS
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) mène une enquête pour faire la lumière sur les circonstances de l’accident de M. Girouard.
« Les policiers du CN ont confirmé que les barrières de sécurité étaient abaissées lors de l’accident », a expliqué le porte-parole du Canadien National (CN), Jonathan Abecassis.
Plusieurs citoyens du secteur, dont le maire André Lefebvre, ont dénoncé la configuration de l’intersection. Celleci serait incompréhensible pour les automobilistes.
« Plusieurs citoyens qui roulent en direction de Saint-Hyacinthe sur la 116 tournent à gauche, mais ils passent à l’intérieur de la barrière, qui est difficilement visible de cet endroit », a expliqué André Lefebvre.
Selon le CN, la signalisation respecterait les normes émises par le MTQ et Transports Canada.