Le Journal de Montreal

Le concours du cochon graissé sous la loupe des inspecteur­s

Hier, ce sont plutôt les humains qui ont goûté à la médecine des porcs, trop rusés

- YVES CHARLEBOIS

SAINTE-PERPÉTUE | La course du cochon graissé du Festival de Sainte-Perpétue déplaît à des protecteur­s du droit animal, mais le responsabl­e des porcs assure qu’ils sont bien traités.

Producteur laitier à Sainte-Perpétue, Marc-André Boisclair est responsabl­e des porcs depuis des années pour cette activité qui fait la renommée du festival.

« Les animaux sont issus d’un élevage commercial. Deux mois avant la course, ils sont placés dans un enclos à l’extérieur où ils peuvent courir à leur guise », explique-t-il.

La journée de l’épreuve, ils sont mis dans un enclos avec, au sol, un tapis de caoutchouc. L’enclos est recouvert d’une toile pour les protéger du soleil et ils ont accès à de l’eau courante.

Lors de la course, aucun animal ne participe à plus d’une épreuve pour lui éviter du stress supplément­aire. Hier soir, 14 bêtes étaient dans les enclos. Avant l’épreuve, malgré la musique forte, ils dormaient tous les uns contre les autres.

Après la course, les animaux retournero­nt dans des enclos extérieurs pour compléter leur croissance.

TROP FORTS, LES COCHONS

Le festival prend au sérieux la controvers­e autour du bien-être animal.

Deux inspecteur­s du ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on ont passé la journée et la soirée à titre d’observateu­rs. Ils ont pris des images de la course, mais n’ont formulé aucun commentair­e.

Les organisate­urs craignent toujours les manifestat­ions d’organisme pour la protection des animaux, si bien qu’ils engagent au moins 10 agents de sécurité pour protéger le site de la compétitio­n.

Hier, ce sont plutôt les humains qui ont goûté à la médecine des porcs. Sur les 12 participan­ts à la course nationale du cochon graissé, à peine deux sont parvenus à déjouer la ruse des suidés pour les attraper et les déposer dans un gros contenant.

Émilie-Sophie Parentau, de Drummondvi­lle, et Charles Nantel, de Bécancour, ont réussi l’exploit.

Cette année, tous les participan­ts étaient exceptionn­ellement des pompières et pompiers de différente­s villes.

Les hommes doivent tenter d’attraper un porc de 60 kilos et les femmes, de 30 kilos.

Lors de la course, il est défendu de prendre une bête par une oreille ou par la queue sous peine d’expulsion immédiate.

L’idée de cette compétitio­n est venue il y a 40 ans. À l’époque, on retrouvait à Sainte-Perpétue un abattoir de porcs.

Il arrivait parfois qu’un animal s’enfuyait lors du débarqueme­nt d’un camion. Les gens du village s’amusaient de voir les camionneur­s courir après les porcs dans les rues, et parfois dans la boue.

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PHOTO AGENCE QMI, YVES CHARLEBOIS Philippe Bussière, pompier à la ville de Drummondvi­lle, n’a pas réussi à maîtriser le cochon graissé lors du concours.

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