Le Journal de Montreal

Des champs transformé­s en lacs

Des producteur­s ont été inondés vendredi, au point où ils perdront une bonne partie de leur récolte

- ANTOINE LACROIX

Déjà victimes d’une saison difficile à cause de la météo, des producteur­s agricoles de la Montérégie ont perdu une bonne partie de leur récolte en raison des forts vents et de la grêle qui s’est abattue vendredi sur leur région.

« C’est une saison qui s’annonçait déjà mauvaise et là on se fait frapper par un déluge : 2017 devrait être la pire année que j’ai jamais vue », déplore Joël Patenaude, un agriculteu­r de Saint-Cyprien-de-Napiervill­e.

Vendredi soir, ce dernier a vu « au moins 25 % de ses récoltes » se transforme­r en perte totale en raison des forts vents et des précipitat­ions qui ont balayé le secteur de Napiervill­e, où il possède ses terres de maïs sucré et de fraises, notamment.

Il a montré l’étendue des dégâts au Journal hier après-midi. Les vents ont été tellement puissants qu’ils ont détruit un séchoir à grains.

« Tu vois, ça c’est tout couché à cause du vent. Je ne sais pas si je vais être capable de le sauver. Et certains de mes plants ont les feuilles toutes trouées à cause de la grêle. La bactérie pourrait s’installer là-dedans », raconte-t-il.

IL S’ESTIME CHANCEUX

M. Patenaude se dit toutefois chanceux lorsqu’il compare ses terres à celles de son voisin, complèteme­nt inondées.

« Quand je vois ce qu’ils ont subi, j’aime mieux ne pas me plaindre trop fort. C’est terrible, on dirait un lac, alors que c’est un champ de salades », lance-t-il.

Environnem­ent Canada confirme que « plus de 100 millimètre­s » de pluie se sont abattus sur le secteur.

« Nos pluviomètr­es indiquent 200 millimètre­s, mais les résultats sont faussés à cause de la grêle qui est tombée, avec des grêlons d’un diamètre de jusqu’à deux centimètre­s. Mais beaucoup de pluie est tombée. Avec la grêle, ça a affecté les champs dans le secteur, c’est certain qu’il y a bien des dommages », confirme Denis Thibodeau, un météorolog­ue.

UN MINISTRE RASSURANT

Le ministre de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on Laurent Lessard a tenu à rassurer les producteur­s agricoles touchés par les récents événements climatique­s défavorabl­es.

Des équipes de La Financière agricole du Québec sont présentes sur le terrain afin de constater les dommages causés par la grêle dans des entreprise­s agricoles ayant souscrit à une protection d’assurance récolte. Cette opération se poursuivra au cours des prochains jours.

« J’ai demandé à mon ministère et à La Financière d’évaluer les autres options possibles pour soutenir les producteur­s qui ont subi des pertes qui ne sont pas couvertes par nos programmes existants », a déclaré dans un communiqué le ministre, qui veut assurer aux agriculteu­rs « un soutien adéquat ».

« C’EST UNE SAISON QUI S’ANNONÇAIT DÉJÀ MAUVAISE ET LÀ ON SE FAIT FRAPPER PAR UN DÉLUGE : 2017 DEVRAIT ÊTRE LA PIRE ANNÉE QUE J’AI JAMAIS VUE. » – Joël Patenaude, producteur maraîcher

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PHOTOS ANTOINE LACROIX On croirait un paisible plan d’eau, mais il s’agit plutôt d’un champ inondé de laitue de Napiervill­e, voisin de celui de Joël Patenaude (à droite).
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