Le Journal de Montreal

Projet de refuge marin tabletté

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S Le Québec protège actuelleme­nt 1,3 % de son territoire marin, alors qu’il s’est engagé à en sauvegarde­r 10 % d’ici 2020 dans le but de respecter les objectifs internatio­naux de la Convention sur la diversité biologique des Nation

Deux projets de parcs marins qui pourraient sauver les baleines dorment sur les tablettes depuis des années, déplore la Société pour la nature et les parcs (SNAP).

« S’en est désolant de voir à quel point on n’avance pas, déplore le biologiste Alain Branchaud, directeur général de l’organisati­on. Tout ça parce que nos deux paliers de gouverneme­nt ne sont pas capables de s’entendre pour signer une ententecad­re. C’est ridicule. »

13 ANS DE DISCUSSION­S

Des discussion­s sont en cours depuis 2004 en vue de protéger un des garde-manger du golfe SaintLaure­nt, l’archipel des Îles-de-laMadelein­e. Région marine la plus chaude du Canada, le secteur est un véritable paradis pour de nombreuses espèces, dont la plupart sont d’habitude absentes ou très rares à une telle latitude, indique la SNAP.

Un immense parc marin de 17 000 km2 y est projeté depuis 13 ans. En 2011, Québec et Ottawa se sont entendus pour réaliser une étude du secteur. En mars 2014, cinq rapports de recherche leur ont été remis, mais le projet est toujours au point mort.

La même année, en 2014, Pêches et Océans Canada a mené une consultati­on en vue de créer une autre aire protégée de 1000 km2 entre Gaspé et Percé, sur le Banc des Américains. Mais, au même moment, Québec lançait des appels d’offres pour évaluer le potentiel économique des hydrocarbu­res dans le secteur.

SITUATION CRITIQUE

Cinq ans plus tard, « en coulisse on nous dit que ça (le projet du Banc des Américains) avance », confie M.Branchaud. Mais le temps presse, insiste l’écologiste.

Pour lui comme pour Tonya Wimmer, de la Marine Animal Response Society, réduire l’activité humaine dans les secteurs fréquentés par les cétacés est essentiel à leur survie. C’est pourquoi la SNAP plaide pour l’élargissem­ent du réseau d’aires marines protégées qui exclurait le trafic maritime et les activités de pêches de l’habitat des baleines.

« On comprend que ces mesures peuvent être contraigna­ntes, mais à 500 individus, la baleine noire est à un niveau critique, indique M.Branchaud. Scientifiq­uement, le rétablisse­ment est possible, mais il faut agir vite. »

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