Le Journal de Montreal

Les coups de coeur de Gilles Proulx

En plus de faire partie des collaborat­eurs réguliers du Journal de Montréal, l’animateur Gilles Proulx est aussi un très fervent lecteur. On a donc renversé les rôles en l’interviewa­nt.

- KARINE VILDER

Vous dévorez au moins un livre par semaine. Vous avez toujours lu autant ? Ma rage de lecture a commencé vers l’âge de 25 ans. Avant ça, je lisais des choses distrayant­es en rapport avec la télévision et la radio… et puis je me suis aperçu qu’il fallait avoir des idées sur la société en général pour travailler dans la branche que j’avais choisie. Au fil du temps, les livres m’ont ainsi apporté une culture extraordin­aire. Après le chien, le livre est vraiment le meilleur compagnon de l’homme !

D’une semaine à l’autre, comment choisissez-vous les livres que vous allez lire ? Parfois, je vais me laisser guider par un article de journal. Mais règle générale, je me promène dans les librairies et je surveille les nouveautés, qui arrivent le jeudi. Il y en a près de 2500 par année, ce qui veut dire que je bouquine pas mal ! Ceci étant, le fait de ne pas être très friand de romans me simplifie un peu la tâche !

Si vous n’aimez pas trop les romans, quelles sont vos lectures de prédilecti­on ? J’ai surtout un faible pour la politique, pour l’aventure et pour les personnage­s marquants de l’Histoire, dont Napoléon Bonaparte. Quand j’étais jeune, je suis allé en Europe et j’ai appris qu’il avait eu l’audace de quitter Paris pour envahir le Portugal. J’ai ensuite été au Caire, et le guide qui m’accompagna­it m’a appris que le nez du sphinx n’avait finalement pas été cassé par les soldats de Bonaparte. Ça a été le comble lorsque je me suis rendu à Moscou et que, là aussi, j’ai entendu parler de lui. Je n’en revenais pas de la témérité de cet homme et je suis devenu l’un des gars les plus ferrés en histoire napoléonie­nne. Max Gallo, Ben Weider… Nommez-les, je les ai tous lus ! Mais je vais également privilégie­r les livres qui parlent de l’histoire de la Deuxième Guerre, de la Nouvelle-France et des États-Unis.

Au cours de ces dernières années, un roman a-t-il néanmoins réussi à attirer votre attention ? Quand je suis tombé sur Le roman de Julie Papineau, de Micheline Lachance, j’ai plongé dedans avec le regret infini d’avoir négligé cette consoeur-là, car elle a une culture incroyable. C’est un livre qui date et que j’aurais dû lire bien avant, parce qu’il m’a permis de connaître tous les dédales de la rébellion.

Y a-t-il des livres que vous avez lus plus d’une fois dans votre vie ? Oui, quelques-uns, comme les Mémoires de guerre de Charles de Gaulle et Benigno dernier compagnon du Che de Dariel Alarçon Ramirez. J’aime aussi relire La France et le Nouveau Monde de Pierre Salinger, qui a entre autres été l’attaché de presse de Kennedy, ce livre aidant à mieux comprendre l’histoire des États-Unis.

Vous qui, dans le cadre de votre métier, avez été amené à parler à des centaines de personnali­tés, quel auteur auriez-vous vraiment aimé interviewe­r toutes époques confondues ? Charles de Gaulle, mais vous allez me dire que c’est un chef d’État, pas un écrivain ! J’opterais donc pour Balzac, même si c’est un romancier qui n’intéresse plus les jeunes. Aujourd’hui, lorsqu’il ne se passe pas mille et une choses en moins de 40 pages, ils décrochent presque automatiqu­ement. Ce qui est fort dommage, parce qu’aussi lents et descriptif­s soient-ils, les romans de Balzac figurent parmi les plus beaux. Il suffit de lire Le père Goriot ou

Le colonel Chabert pour en avoir une meilleure idée.

Et quelle question auriez-vous surtout tenu à lui poser ? Hum... Il y en a plusieurs qui me viennent spontanéme­nt à l’esprit, mais je pense que ça aurait été « Est-ce que l’écriture vous a apporté le bonheur ? ».

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