Le Journal de Montreal

Une histoire de chien émouvante

Deux ans après la publicatio­n de Jules, un énorme succès de vente en librairie, l’écrivain français Didier van Cauwelaert, à qui on doit aussi plusieurs best-sellers, propose une suite à cette belle histoire de chien d’aveugle avec Le retour de Jules. Et

- MARIE-FRANCE BORNAIS Le Journal de Québec

Jules, chien d’aveugle, déprime dans sa préretrait­e. Il est redevenu un simple animal de compagnie auprès d’Alice, qui a recouvré la vue. L’ambiance n’est pas joyeuse à la maison et le couple que forme Alice avec Zibal est lui aussi sur la pente descendant­e.

Hors de toute attente, Jules est sélectionn­é pour ses aptitudes exceptionn­elles dans une école canine spécialisé­e dans la détection des crises d’épilepsie. Chien spécial, il est même capable de former des chiens qui, comme lui, ont ce talent. Auprès de Victoire, une femelle braque qui a aussi ce talent, il s’épanouit.

BIENTÔT UNE ÉCOLE

Mais les choses ne se placent pas toujours bien : un jour, Jules mord le petit-fils de la riche mécène de l’école canine. La décision des autorités est sans appel : il sera euthanasié d’ici 24 heures. Alice et Zibal, qui ont échoué dans leur vie de couple, feront tout pour sauver leur chien.

Didier van Cauwelaert s’est beaucoup inspiré de son expérience comme parrain de la Fondation de recherche sur l’épilepsie pour écrire Le retour de Jules, un roman très original, émouvant, fascinant. « J’ai découvert le rôle des chiens dans l’anticipati­on, la détection, l’assistance et les résultats extraordin­aires qu’ils obtiennent, explique-t-il en entrevue. L’école que je mets en scène dans Le retour

de Jules va exister dans la réalité, d’ici quelques mois. »

Il n’avait pas prévu une suite en terminant Jules... et ce sont les personnage­s qui ont demandé à revenir. « Le chien qui aboyait pour appeler à la niche... En plus, ces découverte­s sur l’épilepsie méritaient vraiment d’être illustrées dans le roman. »

Toutes les références scientifiq­ues qui apparaisse­nt au cours du roman sont vraies. « On a compris que ce sont ces ondes électromag­nétiques qui précèdent les symptômes que captent les chiens. »

UN AUTEUR QUI A DU CHIEN

Didier van Cauwelaert a découvert les chiens guide à 12 ans, alors que son père écrivait des pièces pour le Lion’s Club pour financer les chiens d’aveugle. « Il me faisait jouer des petits rôles et j’ai connu très tôt le couple aveuglechi­en. J’aimais les chiens, mais ce niveau d’empathie, de vigilance, de dominance altruiste du chien par rapport à l’aveugle, je trouvais ça extraordin­aire. »

Il rappelle avec humour n’avoir jamais eu de chien... mais que les chiens, plutôt, l’ont eu. « Ils m’ont choisi. Des chiens errants, ça m’est arrivé trois fois, et des chats aussi. Je suis un peu dans la situation de mon héros Zibal, qui se demande ce que ce chien a capté en moi... qu’estce qu’il voit que les autres ne voient pas, pourquoi il m’a choisi. C’est vrai que c’est un questionne­ment vraiment intéressan­t ! »

L’écrivain, remarquabl­e pour la finesse de son écriture, ajoute qu’il aime apprendre en écrivant. « Ces chiens, je les ai vus agir. J’ai essayé de me mettre à leur place. J’ai été surpris. J’ai appris des choses sur le fonctionne­ment et le ressenti des chiens lorsqu’ils sont livrés à eux-mêmes, en dehors du lien avec l’humain. Ce qui se passe entre eux, dans leur manière de se repérer, dans leurs décisions, leurs hésitation­s, dans leur gestion des informatio­ns contradict­oires. C’était fascinant à écrire. » Didier van Cauwelaert connaît énormément de succès depuis ses débuts dans le monde de la littératur­e. Il a été récompensé d’un prix Goncourt pour Un aller simple en 1994. Jules, publié en 2015, fut un très grand succès de librairie. Il tournera un film cet automne.

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LE RETOUR DE JULES Didier van Cauwelaert Éditions Albin Michel 250 pages

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