LA MONTAGNE ET LA PLUIE COMME ENNEMIES
Aaron Gwin et Tahnee Seagrave sortent gagnants de la Coupe du monde de descente au mont Sainte-Anne
BEAUPRÉ | Jamais deux sans trois. L’Américain Aaron Gwin a appliqué l’adage à la lettre en livrant une performance magistrale malgré le déluge qui s’abattait sur le mont Sainte-Anne pour être couronné une troisième fois à la Coupe du monde de descente, hier après-midi.
Dernier de la finale à s’élancer puisqu’il avait été le meilleur des qualifications de la veille, le vététiste de 29 ans a fait fi des conditions météorologiques exécrables qui sont apparues alors qu’il ne restait qu’une vingtaine de coureurs pour compléter une fin de semaine sans faille.
Gwin a dévalé la piste à toute allure pour déloger l’Australien Dean Lucas de la première marche du podium, sur laquelle il était assis depuis qu’il était parti de la 46e position, l’emportant par une mince seconde d’avance.
« C’est sans aucun doute la plus dure de mes trois victoires ici! Je me suis senti bien tout le week-end. On savait que la pluie s’en venait, mais je sentais que j’aurais de bonnes chances parce qu’il pleuvait tellement fort et que je savais que ce serait plus ardu pour les 10 derniers, a relaté le Californien, qui s’était couvert d’or en 2011 et en 2012 précédemment à la montagne de Beaupré.
« Je n’étais pas sûr si je pouvais battre le temps de Dean rendu en bas, mais je me suis concentré à faire de mon mieux. C’était assez fou comme descente avec la vision qui m’ennuyait et les quelques ouvertures, je ne voyais pas toujours bien. J’entendais la foule rendu en bas et ça semblait être des cris de victoire, alors je suis devenu très excité. »
Le Britannique Danny Hart a fini troisième tandis qu’Hugo Langevin, de Bromont, a signé son meilleur résultat en carrière avec une 26e place.
NICOLE CHASSE LE MAUVAIS SORT
Chez les femmes, la Française Myriam Nicole, meneuse au classement de la Coupe du monde, s’est enfin illustrée en sol québécois en arrachant l’argent, après avoir subi des fractures de l’omoplate, de la main et de la cheville à ses précédentes visites.
« Je suis contente de rentrer à la maison avec l’équipe et non pas avec l’ambulance ! s’est-elle exclamée en rigolant. J’appréhendais vraiment ce week-end, alors j’ai préféré prendre des lignes simples puisque je voulais assurer. J’ai manqué un brin de folie [pour gagner]. C’était un terrain glissant et je pense qu’inconsciemment, j’avais peur de me blesser ou de chuter. »
Nicole a terminé cinq secondes derrière la Britannique Tahnee Seagrave, qui avait encerclé à son calendrier l’épreuve du MSA depuis longtemps. L’Australienne Tracey Hannah a complété le podium.
« Je ne croyais pas que j’allais gagner et je ne croyais pas que j’allais aussi vite, a avoué la gagnante. Au début de la saison, j’ai dit que je voulais gagner la course du mont Sainte-Anne parce qu’elle est tellement difficile et je n’avais jamais bien fait ici avant. C’est donc un accomplissement pour moi. »
VERBEECK DANS LE COUP
Avec une huitième position – son troisième top 10 de la saison – Vaea Verbeeck a pratiquement confirmé sa place pour les Championnats du monde prévus en septembre, en Australie. La nouvelle sera officialisée le 9 août.
La Québécoise exilée à Vancouver s’en voulait cependant d’avoir glissé sur des cailloux en raison de la pluie, ce qui lui a coûté de précieuses secondes. « En visualisant, je m’étais dit qu’il ne fallait pas que je rate ça […]. J’ai eu un coup de grâce en ayant la chance de me qualifier [malgré ma crevaison] et le fait d’avoir la chance de rouler [en finale] en n’étant pas déçue dans les estrades, c’est une belle journée quand même. »