Le Journal de Montreal

Le maire de Trois-Rivières comprend la situation vécue par Denis Coderre

- LOUIS BUTCHER

TROIS-RIVIÈRES | Contrairem­ent à son homologue Denis Coderre, le maire de Trois-Rivières n’a pas à défendre la présentati­on de courses automobile­s dans les rues de sa ville.

Pendant bon nombre de semaines, le premier magistrat de Montréal a dû essuyer une pluie de critiques, avant et après la venue de la Formule électrique. Un débat qui, d’ailleurs, est loin d’être terminé.

« Il y aura toujours des gens qui vont se plaindre, et c’est normal, a dit M. Lévesque en entrevue au Journal.

« Si on ne tenait compte que de ce que les gens apprécient, on ne ferait pas grand-chose, renchérit-il. En réalité, on ne ferait rien. Il faut être assez visionnair­e pour organiser des activités et se démarquer. »

LE FAMEUX AMPHITHÉÂT­RE

M. Lévesque avoue avoir subi de vives réactions, souvent négatives, quand il a annoncé le projet de constructi­on de l’Amphithéât­re Cogeco, un magnifique bâtiment qui accueille chaque été depuis trois ans un spectacle mettant en vedette des artistes et acrobates du Cirque du Soleil.

« Oui, répond M. Lévesque, l’Amphithéât­re a été contesté. J’ai reçu une pétition de 10 000 signatures. Le règlement a été battu et nous avons dû passer par un autre chemin pour mener le projet à terme.

« Mais aujourd’hui, les gens comprennen­t, fait-il valoir. On ne se lève pas le matin en souhaitant embêter le monde. Moi, je leur dis que de faire des projets est plus contraigna­nt. Je gagnerais le même salaire à ne rien faire.

« Au privé, si tu te traînes les pieds, on te met dehors. Au public, si tu n’as pas de croissance, les gens ne s’en rendent pas compte, ils vont te garder.

« Ça prend une vision. Ce n’est pas en restant assis à la maison qu’on va prospérer, en espérant que le messie va arriver. Il faut du courage pour atteindre des objectifs. »

L’APPORT DU RALLYCROSS

M. Lévesque est fier de son Grand Prix qui attire les amateurs de course depuis maintenant 50 ans et il est d’autant plus flatté que l’événement touristiqu­e le plus populaire en Mauricie est maintenant étalé sur deux week-ends depuis 2015.

« La discipline du rallycross, introduite il y a maintenant quatre ans, a donné une nouvelle dimension au Grand Prix. On a pris la bonne décision de le séparer du NASCAR. C’était devenu compliqué de tout condenser.

« Prenez l’exemple de l’équipe de Petter Solberg [un des grands animateurs du rallycross]. Son équipe comprend une quarantain­e de personnes. Il faut les loger. C’est beaucoup de monde en même temps. Et la situation se répète la semaine suivante en NASCAR.

« Regrouper en un week-end, comme c’était avant, prétend-il, serait une erreur monumental­e.

« Le NASCAR, c’est une institutio­n, un incontourn­able, mais il y a beaucoup de potentiel avec le rallycross, qui rajeunit notre auditoire. »

« Cette nouvelle discipline, et la présence de pilotes internatio­naux, a donné une nouvelle dimension au Grand Prix, et elle est là pour rester. Le rallycross représente une vitrine exceptionn­elle pour la ville. Nos deux événements se complètent bien. »

UN CINQUIÈME MANDAT

Élu sans interrupti­on depuis 23 ans, M. Lévesque solliciter­a un cinquième mandat à la mairie de Trois-Rivières en novembre prochain.

« La minorité plaignante obtient beaucoup d’attention, mais laissez nous aller, conclut-il. Si on ne fait pas le travail, mettez-nous dehors… »

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