Le Journal de Montreal

Un fils toxicomane pourrait être accusé du meurtre de son père

L’homme de Saint-Jérôme était aussi connu pour ses problèmes de santé mentale

- ANTOINE LACROIX

Un homme de 40 ans connu dans son voisinage pour ses problèmes de drogue et de santé mentale pourrait être accusé du meurtre de son père après s’en être pris à lui, samedi soir, à Saint-Jérôme.

La victime de 60 ans, Daniel Robert, était décrite par son entourage comme un père aimant qui voulait aider son fils. Or, le comporteme­nt de ce dernier avait changé au cours des derniers mois en raison de « sérieux problèmes de consommati­on », selon des voisins sous le choc.

« C’est une famille tranquille, des bons parents qui aimaient leur enfant et qui voulaient l’aider. […] Mais ils ne parlaient pas de ça, raconte une voisine qui les connaît depuis plusieurs années, mais qui a demandé l’anonymat. Ce n’était pas quelqu’un de stable, il avait des problèmes de schizophré­nie et de drogue. »

Elle affirme qu’il n’était pas rare d’entendre le fils de la victime piquer des crises contre ses parents.

Elle n’était pas en mesure de confirmer s’il y habitait à temps plein, mais il était souvent à leur maison, rue Brière.

« On l’entendait souvent crier, sans raison. On n’a jamais eu de problème avec lui, mais on ne peut jamais savoir ce qui peut arriver », dit Danièle Rioux, une autre voisine.

GRAVEMENT BLESSÉ

Les policiers du service de police de Saint-Jérôme ont été appelés vers 18 h 30 samedi pour un homme de 60 ans gravement blessé sur les lieux d’une résidence de Saint-Jérôme.

« Rapidement, plusieurs voitures de police sont arrivées ainsi qu’une ambulance. Les ambulancie­rs essayaient de réanimer l’homme dans la civière. Ils ont fait sans arrêt un massage cardiaque», souligne Audette Joly.

Un homme de 40 ans dont l’identité n’a pas été révélée hier a été appréhendé sur les lieux par les policiers.

« Il était couvert de sang sur le visage et le torse, mais il ne semblait pas être gravement blessé. Il était dans un état d’hystérie et très agressif envers les agents qui l’arrêtaient », raconte Sylvain Gravel.

Daniel Robert a été transporté dans un centre hospitalie­r de la région de SaintJérôm­e, où son décès a été constaté.

Son corps montrait des traces apparentes de violence, a indiqué la Sûreté de Québec (SQ), qui est chargée de l’enquête. Une autopsie sera effectuée sur la victime afin de déterminer les causes exactes de son décès. Le motif de ce qui est considéré comme un meurtre n’est pas encore connu.

INTERROGÉ SOUS PEU

Le fils de M. Robert n’a pas pu être rencontré, hier, par les enquêteurs des crimes contre la personne de la SQ, puisque son état ne le permettait pas. On ne sait pas s’il possède d’antécédent­s criminels.

« Nous attendons le feu vert des médecins avant de pouvoir l’interroger, mais il est gardé sous surveillan­ce », a souligné Daniel Thibodeau, porte-parole de la SQ, qui ne confirmait pas le lien entre les deux personnes.

« Si des accusation­s sont déposées, on peut amener la personne au palais de justice pour qu’il comparaiss­e, tout comme il pourrait le faire à partir de son lit d’hôpital. [...] On parlerait d’accusation de meurtre, mais le degré n’est pas encore déterminé », a-t-il ajouté.

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PHOTOS ANTOINE LACROIX ET AGENCE QMI, PASCAL GIRARD Les enquêteurs des crimes majeurs de la Sûreté du Québec ont analysé la scène de crime, hier, rue Brière, à Saint-Jérôme.

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