Une base militaire du Venezuela attaquée
La tentative de soulèvement contre le régime d’un groupe armé se termine par la mort de deux d’entre eux
VALENCIA | (AFP) Le président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro a affirmé que l’armée avait repoussé hier une « attaque terroriste » contre une base militaire dans le nord du pays, où, selon lui deux assaillants ont été tués et huit capturés.
M. Maduro a déclaré à la télévision publique que les morts et les prisonniers avaient été identifiés comme un officier déserteur et neuf civils. L’officier a été arrêté et « il donne des informations », comme le font sept des prisonniers, a-t-il précisé. Des « combats » ont eu lieu pendant environ trois heures, a ajouté Nicolas Maduro, qui y voit une « attaque terroriste » et pas une « rébellion » militaire.
Le chef des forces armées du pays, le général Jesus Suarez Chourio, avait auparavant fait état d’un mort et d’un blessé grave du côté des assaillants.
Ces incidents se sont déroulés dans une base militaire à Valencia, à 180 km à l’ouest de Caracas.
La situation restait tendue aux alentours de la base militaire, qui était gardée par des véhicules blindés et des hommes armés, et survolée par des hélicoptères.
AFFRONTEMENTS
Des dizaines de personnes ont dressé des barricades aux environs de la ville, à l’aide de troncs d’arbres et y ont brûlé des ordures. Des affrontements ont éclaté avec des militaires de la Garde nationale, qui les ont dispersés à coups de gaz lacrymogène et de tirs de balles en caoutchouc.
Selon le ministre de la Défense Vladimir Padrino, les prisonniers ont avoué avoir été recrutés « par des militants de l’extrême droite vénézuélienne en contact avec des gouvernements étrangers », et les forces de sécurité étaient encore à la recherche « d’une partie du groupe, qui a réussi à s’emparer de quelques armes ».
Selon le général Jesus Suarez Chourio, l’opération était « financée par la droite et ses collaborateurs, et financée par l’empire nord-américain » (les États-Unis, NDLR).
« RÉBELLION LÉGITIME »
Une vidéo supposément tournée dans la base militaire de Valencia circulait hier sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias vénézuéliens. Elle montrait un homme se présentant comme un officier et se déclarant « en rébellion légitime » contre « la tyrannie assassine de Nicolas Maduro ».
« Ceci n’est pas un coup d’État, ceci est une action civique et militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel », affirmait cet homme, se présentant sous le nom de capitaine Juan Caguaripano, flanqué de 15 personnes en tenue de camouflage, certaines d’entre elles armées.
« Nous exigeons la formation immédiate d’un gouvernement de transition et des élections générales libres », ajoutait-il.
Le ministère de la Défense, qui n’a pas communiqué le nom de l’auteur présumé de l’attaque, a indiqué qu’il s’agissait d’un « officier subalterne renvoyé de l’armée il y a trois ans pour trahison à la patrie et rébellion » et qui avait fui aux États-Unis.
Principal pilier du pouvoir chaviste, la puissante armée vénézuélienne est jusqu’à présent restée sourde aux appels de l’opposition à la rejoindre, alors que le pays est secoué par une vague de manifestations antigouvernementales qui ont fait 125 morts depuis avril.
Le président Maduro affirme fréquemment être la cible d’un complot orchestré par l’opposition avec le soutien de Washington.