Trump mobilise ses partisans pour protéger sa présidence
WASHINGTON | (AFP) Au plus bas dans les sondages, le président Donald Trump mobilise ses plus fervents partisans pour protéger sa présidence menacée par les enquêtes sur l’« affaire russe » et une dissidence grandissante dans les rangs du Parti républicain.
La constitution, révélée dans la presse, d’un jury de mise en accusation ou grand jury par le procureur spécial Robert Mueller, dans le cadre de son enquête sur une éventuelle collusion entre la campagne de Donald Trump et Moscou, fait craindre à la Maison-Blanche des inculpations et des assignations à comparaître potentiellement dévastatrices pour son administration.
Malgré une économie vigoureuse, un nouveau sondage effectué par l’Université Quinnipiac donne au président américain une cote de popularité de seulement 33 %, un niveau équivalent à celui de Richard Nixon en plein scandale du Watergate.
Inquiet que l’« affaire russe » continue à le hanter pendant toute la durée de son mandat, Donald Trump parie sur le soutien de sa base électorale qui l’a propulsé à la Maison-Blanche, séduite par ses déclarations droitières et son discours musclé.
En un peu plus d’une semaine, le président américain a encouragé la police à ne pas prendre de gants dans les arrestations et a promis de combattre sans merci des gangs criminels hispaniques. Il a également décrété dans un tweet l’interdiction des transgenres dans l’armée.
THÈMES PORTEURS
Après avoir mis en garde contre certains quartiers devenus « de véritables charniers » en raison de la violence, il a annoncé une restriction draconienne des critères pour immigrer légalement aux États-Unis.
Jeudi, Donald Trump a prononcé devant des milliers de partisans en Virginie occidentale un discours dans lequel il a évoqué les thèmes porteurs de sa campagne, renouvelant au passage ses attaques contre Hillary Clinton.
Mettant en avant sa politique d’immigration et son désir de rétablir la loi et l’ordre, le milliardaire a martelé devant ses partisans que les enquêtes sur l’« affaire russe » sont une menace pour lui-même et pour ceux qui le soutiennent.
De nombreux critiques se demandent comment le président Trump compte appliquer l’interdiction des transgenres dans l’armée, qui pourrait fort bien s’avérer impossible à mettre en place.
Quant au projet de loi pour réduire de moitié l’immigration légale, des responsables de la Maison-Blanche admettent eux-mêmes que les chances d’adoption par le Congrès sont très minces.
POINT COMMUN
Pour l’analyste Emily Ekins, il est simpliste de penser que l’électorat de Trump est un groupe homogène. Il s’agit plutôt, dit-elle, d’une coalition de conservateurs, de nationalistes, de protectionnistes, de populistes et de déçus de la politique.
Le seul point commun est leur opposition à l’immigration. « Si Trump faisait volte-face sur ce sujet, je pense que cela le disqualifierait aux yeux de ses partisans », dit-elle.