Un double-échec qui coûte cher
QUÉBEC | Évoluant dans une ligue de hockey balle « sans contact », un jeune homme de Québec poursuit l’un de ses adversaires, un urologue de profession, et Dekhockey de la Capitale, pour la somme de 131 000 $ après qu’il eut été victime d’un double-échec et d’une sauvage agression.
La vie, les rêves et les ambitions de Philippe Bédard se sont écroulés le 9 mars 2016 lors d’une partie de dekhockey opposant son équipe, les Roses SML au Marauders. Ce jour-là, après qu’il aurait été avisé par Jonathan Cloutier « sur un ton menaçant et agressif » de ne plus s’approcher du gardien de but des Marauders, Bédard, un étudiant en administration des affaires, aurait été victime d’un double-échec qui l’a projeté tête première sur la bande alors qu’il se dirigeait vers le gardien dans l’espoir de marquer un but.
Pendant qu’il tentait péniblement de se relever, Cloutier se serait alors « violemment jeté sur lui, le faisant tomber de nouveau sur le dos, sa tête heurtant alors le sol », peut-on lire dans le document déposé à la Cour.
Positionné au-dessus de sa victime, l’urologue lui aurait « assené de nombreux coups de poing, dont au moins deux en plein visage ». L’agression aurait finalement pris fin, quelques secondes plus tard, lorsque l’arbitre est intervenu.
INCAPACITÉ PARTIELLE
Le lendemain, souffrant d’étourdissements, Philippe Bédard s’est rendu à l’hôpital où on lui a diagnostiqué « une commotion cérébrale » ce qui l’a notamment empêché de « compléter ses examens de mi-session universitaire ».
Trois mois plus tard, les médecins ont soupçonné « un trouble de l’attention » au jeune homme qui a dû être revu en neuropsychologie.
L’expertise subie entre les 2 et 16 décembre 2016 a finalement fait état d’une « incapacité partielle permanente » et malgré les efforts déployés pour son rétablissement, « une guérison complète n’est pas envisageable ».
Selon la poursuite, « l’attaque violente et sournoise du défendeur constitue une faute civile entraînant des conséquences majeures sur la vie du demandeur ».
« COMPORTEMENT DANGEREUX »
Au surplus, le poursuivant allègue que l’urologue a « fait défaut de se conduire tel un sportif raisonnablement prudent […] préférant adopter un comportement dangereux et une conduite antisportive ».
Le demandeur tient également Dekhockey de la Capitale responsable puisque celle-ci « ne pouvait pas ignorer le caractère agressif » de Cloutier, « joueur le plus puni de la ligue en proportion du nombre de parties disputées.