Les policiers valident l’accord avec Montréal
L’entente sur une nouvelle convention collective conclut trois années de conflit
Après trois ans de bras de fer, les policiers de Montréal ont voté hier largement en faveur d’une nouvelle convention collective pour les cinq prochaines années.
Le vote en faveur de l’accord a bénéficié d’une écrasante majorité puisqu’il a recueilli 95,3 % des suffrages avec un taux de participation de 80 % pour un total de 3572 votes.
« Nous sommes heureux de ce résultat, a réagi dans un communiqué le maire Denis Coderre. C’est aussi la fin des moyens de pression liés au dossier des régimes de retraite, ce sont des bonnes nouvelles pour les Montréalais. »
« C’est une bonne entente pour les deux parties, une entente gagnant-gagnant », a indiqué pour sa part le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, Yves Francoeur.
En revanche, la Fraternité refuse toujours de dévoiler le contenu de cet accord expliquant qu’il doit encore être entériné par la Ville et l’agglomération de Montréal.
L’un des principaux points de désaccord entre les policiers et la Ville portait sur la cotisation des agents du SPVM à leur retraite.
PARITÉ
Puisque le gouvernement provincial impose désormais la parité entre employé et employeur, il n’était plus possible que les policiers ne cotisent qu’à hauteur de 25 %. L’accord trouvé devrait donc prévoir une revalorisation substantielle des salaires pour compenser cette hausse des cotisations qui amputera la paie des policiers.
Selon des informations publiées cette semaine par Radio-Canada, cette augmentation s’élèverait à 20,75 % sur les sept ans que couvre la convention (du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2021).
« L’augmentation peut paraître importante, commente Florent Michelot, chargé de cours en politique montréalaise à l’UQAM. Mais si l’on tient compte de ce que devrait être l’inflation, ce n’est pas si fou. »
SUSPENSION
Un autre point de cet accord, toujours selon Radio-Canada, serait la fin des suspensions sans solde en cas d’accusations contre un agent du SPVM, et ce, quelle que soit la nature de ces accusations.
« Dans un contexte où le rapport de confiance entre la police et la population a été ébranlé par des événements comme le printemps érable ou la mort de Fredy Villanueva, cette mesure peut être problématique, souligne M. Michelot. En particulier en ce qui concerne les accusations en déontologie. »
Malgré cela, l’expert pense que cet accord représente une victoire politique pour le maire Denis Coderre à moins de trois mois des élections municipales.
« Il est certain que cela lui enlève une grosse épine du pied », affirme Florent Michelot.