Le Journal de Montreal

Un docteur présumé trafiquant déporté

L’Américain aurait vendu des prescripti­ons de narcotique­s à des toxicomane­s au Connecticu­t

- CLAUDIA BERTHIAUME

Le séjour au Canada d’un médecin américain accusé d’avoir vendu des prescripti­ons à des toxicomane­s aura été de courte durée. Sa déportatio­n a été ordonnée hier.

Ramil Mansourov sera renvoyé aux États-Unis dès que possible, a statué la Commission de l’immigratio­n et du statut de réfugié (CISR), à Montréal.

Le médecin de 48 ans, qui demeurera en détention d’ici son départ, sera vraisembla­blement remis aux autorités à son retour en sol américain.

Le Dr Mansourov avait fui le Connecticu­t le 12 juillet dernier après avoir été informé qu’il était recherché par la Drug Enforcemen­t Administra­tion (DEA). Il a toutefois été rapidement intercepté par des agents de l’Agence des services frontalier­s du Canada (ASFC) dans le stationnem­ent d’un hôtel de Montréal.

« MAGASIN DE BONBONS »

On lui reproche d’avoir rédigé des prescripti­ons de narcotique­s à des toxicomane­s moyennant des frais de 100 $. La clinique de Norwalk, où travaillai­t le Dr Mansourov avec son complice allégué, le Dr Bharat Patel, était même surnommée « le magasin de bonbons » par les acheteurs.

Le médecin est aussi soupçonné d’avoir fraudé le système de santé du Connecticu­t en facturant des visites qu’il n’aurait jamais effectuées. Le stratagème lui aurait permis de récolter plus de 4 millions $ US.

Ramil Mansourov fait face à trois chefs de complot pour distributi­on de narcotique­s, fraude et blanchimen­t d’argent.

FRAUDE

« Nous avons des motifs raisonnabl­es de croire que vous avez commis un crime à l’extérieur du Canada », a indiqué la commissair­e Dianne Tordorf au médecin américain.

L’accusation de fraude suffisait à elle seule pour entraîner sa déportatio­n.

« Au Canada, une fraude de plus de 5000 $ est punissable d’une peine maximale de 14 ans de détention », a précisé la commissair­e, ajoutant que la DEA avait produit un long rapport détaillé pour étayer la preuve recueillie contre le docteur.

Ramil Mansourov a préféré ne pas témoigner devant la CISR, hier.

PAS DE CONTRE-PREUVE

« Les faits ne sont pas reconnus par mon client », a simplement mentionné son avocate Perla Abou-Jaoudé.

Cette dernière n’a présenté aucune contre-preuve pour appuyer la défense du Dr Mansourov, si bien que la CISR a ordonné sa déportatio­n sans entendre les arguments de l’avocate de l’ASFC.

Peu de temps après son arrestatio­n, le médecin aurait déclaré aux autorités canadienne­s qu’il souhaitait retourner aux États-Unis le plus tôt possible.

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PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY Le médecin américain Ramil Mansourov était de retour devant la Commission de l’immigratio­n hier, à Montréal.

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